RDC :Rapprochement Katumbi – Fayulu – Bemba – Tshisekedi : un pari difficile

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Moise Katumbi, président d’Ensemble pour le changement et coordonnateur de LAMUKA, a déjà choisi son camp. Il promet d’œuvrer dans l’opposition, dite républicaine, pour veiller aux intérêts du peuple congolais pendant le mandat du président de la République, Félix Tshisekedi. Peut-on dès lors penser à un possible rapprochement entre son camp politique, LAMUKA, et celui du président Félix Tshisekedi ? Katumbi n’exclut pas cette hypothèse. Mais, c’est au sein de sa propre plateforme politique, LAMUKA, qu’il pourrait rencontrer une certaine résistance. Il y a d’un côté, Martin Fayulu, qui n’émet pas sur la même longueur d’ondes que lui, et de l’autre, Jean-Pierre Bemba, qui n’a jamais envoyé des signes d’ouverture envers Félix Tshisekedi. Rapprocher le chef de l’Etat de Fayulu et Bemba passe pour un pari difficile. Mais, Katumbi y croit fermement. Qu’importe la météo politique !

C’est à bâtons rompus que l’ancien gouverneur du Katanga, coordonnateur de la coalition LAMUKA et président d’Ensemble pour le changement, s’est livré mercredi dans sa résidence privée du quartier Golf, à Lubumbashi, aux questions des journalistes venus de tous les coins de la République démocratique du Congo et d’ailleurs.

Au cours de cet entretien, le coordonnateur de LAMUKA a promis de rencontrer avec les autres leaders, à savoir Bemba et Fayulu,  le président de la République, Félix Tshisekedi. Le moment venu.

Est-ce à dire que Moïse Katumbi pense travailler à l’harmonisation des rapports entre l’aile dure de LAMUKA et le camp du président Félix Tshisekedi ? Apparemment, c’est le scénario qu’envisage Katumbi. Il s’est fixé ce pari qui, à première vue, s’avère déjà très relevé.

Car, en face de lui, il y a deux radicaux dans les rangs de la coalition Lamuka, à savoir l’intraitable Martin Fayulu et Jean-Pierre Bemba, qui continuent à remettre en cause la victoire de Félix Tshisekedi.  Accepteront-il d’adhérer à la logique de Katumbi, c’est-à-dire se rapprocher de Félix Tshisekedi tout en tournant définitivement la page de la présidentielle du 30 décembre 2018 ? En tout cas, Moïse Katumbi a promis de travailler sur ce schéma. Quant à sa ligne de conduite politique, Katumbi n’en fait pas mystère. Il se classe dans l’opposition, qu’il veut « républicaine ». Katumbi refuse ainsi de faire l’Opposition radicale. Il sera, dit-il, un opposant qui encouragera et félicitera ce qui marche et critiquera ce qui ne va pas, rappelle-t-il.

Mais à la question de savoir s’il peut participer au gouvernement Tshisekedi, le coordonnateur de LAMUKA dit niet. Il n’est pas demandeur.

« L’Udps s’est battue pendant plus de 30 ans, ses militants et militantes méritent de participer à la gestion de la chose publique », a-t-il dit, comme pour couper court à la participation de LAMUKA au prochain gouvernement. «IL n’est donc pas question d’aller encombrer les membres de l’UDPS ou du CACH », note l’actuel coordonnateur de LAMUKA.

S’il s’inscrit dans la dynamique de la paix et de la réconciliation, Moïse Katumbi résume sa vision de la politique en RDC en deux mots : « Progrès et paix ».

« Je me suis revenu me battre pour engager le pays sur la voie du progrès. Pour cela, je n’ai pas besoin d’être au gouvernement », tranche Katumbi.

Ses rapports avec Joseph Kabila

Rentré au pays après trois ans d’un exil forcé, Moïse Katumbi est prêt à tourner la page. Et lorsque la presse tente de comprendre ses rapports avec Joseph Kabila, Moïse Katumbi a préféré plutôt botter en touche.

« Lorsque Joseph Kabila parle de vous, il rougit de rage. Il vous traite de tous les maux dont celui d’un traître comme Judas Iscariot. Ce qui traduit qu’il y a anguille sous roche. D’aucuns disent que vous avez roulé Joseph Kabila dans une affaire de beaucoup de sou. Qu’est-ce que vous avez en particulier avec Joseph Kabila parce que votre affaire paraît personnelle qu’une affaire d’État ? ». C’est la question d’une consœur.

Avant de répondre à la question, Moïse Katumbi sourit et se laisse emballer dans un rire qui allait prendre d’autres allures. Il déclare n’avoir aucun problème avec Joseph Kabila. « Kabila était chef de l’État. Si j’avais un problème de vol d’argent, pourquoi ne m’a-t-il pas déféré devant les cours et tribunaux», s’est-il interrogé, avant de conclure que, peut-être, dans un rêve ou avant qu’il ne fut né, il aurait volé l’argent de Kabila.

Katumbi explique son divorce avec le régime Kabila par sa popularité et son bilan qui ont suscité de la jalousie et de la haine dans l’entourage de son ancienne famille politique, la Majorité présidentielle. rivant à la tête du gouvernement provincial, Katumbi dit s’être fait entourer des femmes et hommes très intelligents que lui. Ils l’ont aidé à concevoir un plan de développement dont les résultats sont palpables, notamment avec la construction des infrastructures, la route Kolwezi-Likasi qui était en terre battue, la construction d’un stade synthétique à Kolwezi, d’un grand pont sur le fleuve Lualaba long de 735 m, l’électrification d’un village, Kasaji – un projet qui date du temps de Mobutu.

Quand les gens s’interrogent sur sa richesse, Katumbi ne se gêne pas de rappeler l’avoir tiré du commerce des poissons qui étaient livrés à Kinshasa, à travers le Magasin du peuple, dont certains Kinois se souviennent encore.

Si certaines langues l’accusent de s’être servi de sa position dans l’échelle du pouvoir de Kabila pour s’enrichir, Katumbi, qui ne se reproche de rien, menace : « Qu’on ne me pousse pas à éventrer le boa. C’est l’Etat congolais qui me doit ». Aujourd’hui, sa popularité n’est plus à démontrer. Il peut arriver dans chaque coin de la RDC, sans avoir mobilisé, pour voir les foules accourir pour le rencontrer.

Politicien à la tête d’un club de football, TP Mazembe, Moïse Katumbi pense déjà à sa retraite de la direction du club. « J’y réfléchis déjà. Je vais bientôt inviter les supporters de l’équipe qui en sont propriétaires de me dire si je dois quitter la tête du TP Mazembe ou pas, sans ignorer que cette équipe est une société ».

Orphelin de son président depuis trois, après la conférence de presse dans sa résidence, Moïse Katumbi Chapwe a reçu l’équipe du TP Mazembe et tout son staff pour partager un verre et célébrer le sacre national à l’édition 2019 de la Linafoot. Il a par la même occasion reçu sa médaille de champions de la RDC…

« Il est très rare de trouver de nos jours un dirigeant sportif qui met son cœur, sa tête et sa poche (sans trop de calculs) au service d’une équipe », a posté sur son site Internet le TP Mazembe.

Avec le retour de Moïse Katumbi en RDC, des lignes vont bouger dans tous les sens.

Avec le Potentiel           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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