Vivre ou naitre avec un handicap n’a rien de facile quel que soit le coin du monde ou se trouve la personne.Les obstacles à surmonter sont multiples tout au long de leur vie.Dans le pays développé, la technologie,la médecine et les services sociaux mettent à la disposition du handicape toute une série de moyens facilitant la vie ou atténuant la difficulté. En République Démocratique du Congo en général et dans la ville de Bukavu en particulier,la personne handicape est contrainte de vivre avec son handicap sans aucun moyen palliatif pour la plupart de temps. C’est ainsi que votre magazine s’est entretenu avec Padjo Kiabonzo, coordonnateur de ADPH-S (Association pour la Défense de droit de Personne Vivant avec Handicap :sourd-muet) qui plaide pour l’implication des autorités politico-administratives en faveur de ces personnes considérées pour de laisser pour compte.
La question de la personne handicape en général et du sourd-muet en particulier est parmi le défi auquel le pouvoir public devrait faire face dans la province du Sud-Kivu.
Il est vrai que la situation de la pauvreté est réelle,certaines personnes manquent d’eau,d’autres n’ont pas de maison pour se loger ni même pour se mettre dans l’abri…. Malgré cette pauvreté, il existe un autre groupe des personnes dont les sourd-muet, qui sont les personnes ayant la déficience auditive, et dont la pauvreté consume à petit feu, et qui ont de besoin important mais la société semble négliger.
Pour PadjoKiabonzo, la surdité est un handicap invisible qui peut rester longtemps ignorer,et le pouvoir public, ainsi que certaines associations caritatives s’occupent souvent des autres handicaps, en affichant un certain désintéressement à l’égard de la population sourde qui devient alors marginalisées.
Les sourd, tout comme les autres handicaps au Sud-Kivu éprouvent d’énormes besoins d’éducation,d’encadrement,de logement…c’est pourquoi il a créé cette association pour intégrer tant soit peu la personne sourde,pour participer à la vie économique et social.
Pour lui, travailler et avoir une famille sont des préoccupations qui concernent autant les personnes sourdes que les entendant compte tenu du taux de chômages élevés dans la province. Les perspectives pour les personnes sourdes sont limitées,car la plus part sont analphabètes,par conséquent les adultes sourds rencontrent souvent des grandes difficultés à communiquer oralement et par écrit et de ce fait ils ne peuvent pas espérer se dégager une place dans le milieu du travail.Cependant, l’association ADPH-S aide ces personnes vulnérables par la formation du langage de sourd, et l’encadrement professionnel par la formation en coupe et couture et menuiserie.
Quant à la question de savoir d’où proviennent les moyens de fonctionnement de son association Padjo affirme que, les moyens proviennent des revenues de l’atelier de la coupe et couture ainsi que des personnes des bonnes volontés qui viennent à leur rescousse.Néanmoins,ces entrées ne parviennent pas à combler les besoins de l’association, vue le nombre pléthore de personnes sourd au niveau de la ville que de la province.
C’est pourquoi, il interpelle les autorités politico-administratives de s’impliquer, ardemment en faveur de cette catégorie de compatriote, en aidant son association par les aides de tous genres et la formalisation de document administratif de la part de la division social, dont l’association n’a pas le moyen pour payer, et qui pourrait le permettre de recevoir de subside de l’extérieur.
En somme,Padjo Kiabonzo demande la communauté de ne plus stigmatiser les personnes sourdes, mais aussi aux autorités politico-administratives de prendre conscience de l’ampleur du problème afin de mener des actions concertes et spécialisées.
Par Fulgence RUKATA