Pendant qu’elle parle difficilement d’elle-même, madame Venantie Bisimwa Nabintu, figure parmi ces rares femmes,qui à force d’intelligence et de courage,sont devenues socialement importantes grâce à leur savoir-faire. Militante de première heure dans la lutte pour les droits de femmes en RDC,Coordinatrice nationale du Rassemblement des Femmes pour le Développement et la paix(RFDP),doctorante en sociologie à l’université de Kisangani ; une femme exceptionnelle qui a consacré une grande partie de sa vie dans la lutte contre la discrimination et la violence faites aux femmes, en provoquant, des changements légaux,politiques et sociaux.Votre magazine a rencontré cette « dame de fer »,qui s’est confiée sans protocole et vous livre son portrait.
Issue d’une famille chrétienne et lettrée, Madame Venantie Bisimwa est née à Bukavu en 1956 dans l’est de la République Démocratique du Congo, quelques années avant l’accession de la RDC à la souveraineté internationale.
Ayant fait ses études primaires à l’ « école de fille » de Kadutu et a obtenu son diplôme d’état en Biologie chimie au collège Alfajiri. Soucieuse d’approfondir son bagage intellectuel, comme toute fille digne d’une famille instruite, elle fut envoyée à l’université de Lubumbashi au Sud-Est de la RDC et obtient son diplôme de licence en sociologie industrielle et urbaine.
Par la suite elle partit à Kinshasa dans la capitale, pendant plusieurs années,ou elle y travailla aux presses universitaires du zaïre(RDC) pendant à peu près 9 ans. Après les années passées à Kinshasa, elle partit travailler dans un projet de la Banque Mondiale en Ituri,qui a coïncidé avec la démocratisation du pays. Cette démocratisation a créé,une certaine turbulence politique et certains bouleversements majeurs avec la convocation de la conférence nationale souveraine. Cette situation l’a obligé de changer de milieu, c’est ainsi qu’elle était revenu à Bukavu une ville qui l’a vu naitre, mais dont elle avait quittée depuis son jeune car à l’époque elle n’avait que 18 ans.
Par ailleurs, Madame Venantie Bisimwa affirme sans controverse que, cette envie de servir pour la cause de la femme, était liée sans doute à un sentiment de frustration, de constater qu’il n’y avait pas l’expression des femmes alors qu’un renouveau politique venait de voir le jour au pays. C’est ainsi qu’elle a eu à sensibiliser de groupes des femmes, qui ont étudiés que ces dernières puissent introduire leur expression et assurer leur citoyenneté de quelque manière que ce soit.
Bien que les partis politiques venaient de naitre dans le pays,l’image de la politique et des politiciens était répugnant,car l’opinion publique considérait ces derniers comme un monde des escrocs et des personnes non sincères avide du gain et du bénéfice.
C’est dans ce cadre qu’elle créa l’Association des Femmes Cadres pour l’Epanouissement Intégral de la Femme(AFECEF),qui a assuré et assumé l’expression politique de la femme et c’est le début du mouvement féministe au Sud-Kivu, qui a certainement influé sur l’ensemble du pays
Le grand moment dans le mouvement associatif pour Madame Venantie Bisimwa, c’est tous son temps qu’elle a consacrée à sensibiliser, former et informer les autres femmes afin de mettre l’association AFECEF sur pied.
Egalement, la commémoration de la journée internationale de la femme en 1993,car elle a été d’une grande envergure,avec une visibilité hors du commun sur la route et une grande démonstration numérique des femmes et des messages avec des conférences selon les couches des femmes et leurs besoins. C’est depuis lors que la JIF se passe avec faste et grande visibilité.
Néanmoins,toutes ses années de lutte de madame Venantie,n’ont pas toujours été roses comme on pourrait le croire, car plusieurs obstacles ont émaillé son parcours, notamment de la part de ses collègues femmes incitée par les hommes qui la trouvait un peu déviante par rapport à l’éducation du milieu qui n’acceptait pas qu’une femme initie une action sans l’aval de l’homme.
Durant cette période de grands bouleversement politique en RDC, les hommes qui étaient dans le mouvement associatif tels que :ANTIBWAKI, ADIKIVU, SOLIDARITES PAYSANNE….. et les femmes qui les accompagner étaient tous des salariés animatrice, mais pas de militante engagée comme madame Venantie. C’est pourquoi elles ont étés instrumentalisées par les hommes afin de déstabiliser ou de faire dévier madame Venantie de ses visions et engagements, chose qui n’a pas été faite et à réorganiser à nouveau son association pour qu’elle ne puisse pas tomber,par la suite, elle a jugé de continuer sa lutte sans ses anciens compagnons de l’AFESEF,mais toujours dans les associations.
Avec tous les obstacles lie à son militantisme, Madame Venantie affirme que sa famille constitue un havre qui l’avais permis de n’est plus cédé ou être déstabilisé durant toutes ces années, surtout que son mari accepte et contribue d’une certaine manière à tout ce qu’elle fait.
Pour elle, la famille constitue un endroit qui lui permet de remettre,ses déboires,déceptions et petit déséquilibre.Bref,un endroit où elle peut retrouver du réconfort, une réflexion profonde pour continuer à assumer.
En somme,Madame Venantie Bisimwa,affirme qu’elle rêve d’une société où la femme ne sera pas marginalisée et où leurs droits seront respectés au même diapason que ceux des autres citoyens, et elle conseille à tous ceux qui lui luisent et en particulier les mamans de faire rêver leurs filles et de les faire comprendre que la vie ne se limite pas seulement au foyer ou à la maternité ;et chaque personne sans distinction de parvenir à découvrir quelle est sa mission sur terre, tant qu’on ne parvient pas à découvrir cette réalité beaucoup des gens échouent toujours dans la vie.
Par Fulgence RUKATA