RDC-Gouvernement : à KAMERHE et BEMBA les miettes ?

Partager avec les autre sur:

Ce remaniement du gouvernement tant attendu, semble arriver un peu en retard au regard des enjeux notamment la guerre à l’Est du pays, la préparation des élections et la situation économique critique. Il fallait remanier le gouvernement au moins, au mois de Juin 2022. On attendait la position de Katumbi peut-être !

Mais toute fois c’est un gouvernement stratégique dans plusieurs aspects !

D’abord il arrange Politiquement le Président de la République :

C’est un gouvernement, qui conservant Sama Lukonde, le président de la République se verra dans une continuation de commandement sans interférence que lui assure l’actuel premier-ministre. En effet Sama Lukonde, joue un rôle de ‘’figurant’’ depuis sa nomination en Février 2021. Il n’est pas un premier ministre ambitieux qui rêve du fauteuil présidentiel et donc qui serait entre temps comme potentiel concurrent du pouvoir.

Contrairement à Bemba et Kamerhe, les deux pèseraient plus entant que premier ministre, ils feraient plus d’actions mais derrière ces actions leurs images resteraient conservées dans la mémoire populaire, (cas Mattata-Ponyo et Kabila) ce qui pour le Président de la République aurait été un risque. Surtout qu’il cherche une réélection.

Kamerhe et Bemba, membres du Gouvernement, de facto, peuvent ne plus être candidats présidents de la République, et sont susceptibles de soutenir Felix Tshisekedi, battre campagne pour lui, en vue de sa réélection, et leurs positionnements dans la prochaine législature, dont ils feront la coalition majoritaire au parlement, et se partageraient encore une fois le futur gouvernement après l’éventuelle réélection de Tshisekedi.

Ce n’est pas quand-même automatique, il faudrait que Tshisekedi gagne d’abord les élections. Néanmoins politiquement, il positionne bien la coalition au tour de lui, dans ce gouvernement tardif, qui pourrait venir avant, et sauver ce qui était encore à l’être dans le premier quinquennat. Certains diront alors mieux vaut tard que jamais ! certainement, mais cela dépend maintenant de la marche qu’aura ce gouvernement.

Il engage la responsabilité de deux grands leaders :

D’abord Kamerhe : il a l’occasion de nettoyer son image, souillé par la débâcle du programme dit ‘’100 jours du Président de la république’’, dont il était accusé de détournement, puis blanchi. En suite son efficacité à ce ministère-clé ; l’économie nationale, lui vaudra une réputation favorable pour son avenir politique, pourquoi pas le prochain premier ministre du gouvernement de la législature à venir ? il va donc donner le meilleur de soi-même. Mais en aura-t-il toutes les manœuvres ? certainement pas. A l’UDPS on le craint, et ceux qui tenteraient de se positionner en futur Dauphin de Tshisekedi s’il est réélu, feront la concurrence à Kamerhe.

Et Bemba : entant qu’ancien Seigneur de guerre, et la situation d’agression du M23 à l’Est du pays, il a au moins une idée plus large sur cette question, plus que même le président de la République lui-même. Mais ce qui lui fera défaut c’est le temps.

S’il était nommé avant au moins une année à ce jour, il aurait mieux fait que Gilbert Kabanda le sortant au Ministère de la défense. Bemba avec les moyens en sa disposition peut améliorer la situation, mais le problème de l’armée congolaise est trop complexe qu’il faudrait rêver qu’on peut le résoudre en moins d’une année. Ce qui manquera à Bemba c’est le temps ! mais la maitrise de ce terrain militaire, il en a.

Moins ambitieux que Kamerhe suite à sa condamnation à la CPI, ce qui lui empêcherait de briguer un mandat présidentiel d’après la constitution, il peut donc mieux faire comme ministre, pour se tailler une bonne place comme Kamerhe dans la prochaine coalition et rester au sommet d’influence du pouvoir.

Il ne dérange pas la coalition au pouvoir :

Les anciens membres dissidents du FCC de Joseph Kabila, ne sont pas dérangés à leurs postes. Tous les alliés de l’Union Sacrée sont contents et donc Felix ne provoque pas une rupture de coalition avant les élections, mais veut que tout le monde reste satisfait. Ce qui lui renforce la possibilité des soutiens aux prochaines élections.

Il a une seule mission :

La réélection du Président de la République pour un second et dernier mandat. Ce qui ne serait pas difficile dans la mesure où ce gouvernement changerait le social de la population congolaise. Avec le vaste programme dit de développement de 145 territoires, si chacun des projets contenus dans ce programme se réalise avant la fin de 2023, ce programme donnera au moins un bilan social au président de la République pour sa campagne Electorale.

Mais cela ne suffit pas ! les congolais sont devenus très rusés, commencent à acquérir une certaine maturité démocratique, avec déjà 3 élections présidentielles organisées et la prochaine, ils peuvent bien distinguer à ce jour, ce qui est une action électoraliste de ce qui est une véritable exécution du programme de gouvernance durable.

Cela veut dire, les congolais savent que les infrastructures peuvent être construites pour flatter, mais sans une bonne gestion future, elles vont disparaitre de manière éphémère. Toute fois la réalisation du programme de 145 territoires donnera un bilan au président de la République, pour sa campagne électorale, plutôt que se présenter sans bilan.

Son grand défaut :

La taille. Une équipe de 57 ministres, alors qu’on prône la réduction du train de vie des institutions publiques, ce gouvernement peut aussi récolter l’échec. Avec les différentes crises économiques dans le monde actuellement, les moyens financiers peuvent faire défaut à cette équipe qui vient dans une inflation économique élevée sur le plan national et international.

Les élections se préparent avec des gros moyens, la guerre se gagne avec des gros moyens, et la réalisation du programme de développement autant des moyens, ce qui sera une tâche très difficile à ce gouvernement qui n’a plus malheureusement le temps.

 

Tribune de Christian-Joseph Musenge

A LIRE AUSSI...

Bukavu : Une meilleure habitation pour les personnes vulnérables affermie par Marie-Jeanne Zihalirwa

Partager avec les autre sur:Malgré les difficultés liées à l’accompagnement des personnes vulnérables, nombreux sont …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *