Un millier de bébés souffrent chaque année de malformations graves liées à la prise de médicaments non appropriés pendant la grossesse. Face au manque d’informations sur ces risques, l’Agence nationale du médicament lance mercredi une campagne de prévention. L’objectif : faire prendre conscience aux femmes que même le traitement le plus banal en apparence peut être dangereux.
« Enceinte, les médicaments, ce n’est pas n’importe comment ». C’est le slogan d’une campagne lancée ce mercredi par l’Agence nationale du médicament (ANSM). 140.000 affiches vont en effet être envoyées aux professionnels de santé et des messages seront diffusés sur les réseaux sociaux. Car 7 femmes sur 10 disent manquer d’informations sur la prise de médicaments pendant leur grossesse et se sentent bien mieux informées sur les risques liés au tabac ou à l’alcool. Prendre un médicament pendant sa grossesse est pourtant loin d’être anodin.
Sur les 800.000 bébés qui naissent chaque année en France, on estime qu’un millier souffre de malformations graves liées à la prise de médicaments pendant la grossesse, quand d’autres sont touchés par des retards de croissance, de l’insuffisance cardiaque, rénale, ou de l’hyperactivité. Et cela peut aussi bien provenir d’un anti-inflammatoire banal comme l’ibuprofène – très dangereux en fin de grossesse – que de traitements anti-nausées, anti-acné, ou encore de sédatifs et de cachets contre l’épilepsie.
« Une faible perception du risque »
Malheureusement, comme l’explique Christelle Ratiginier-Carbonneil, directrice générale de l’Agence nationale du médicament, ces risques ne sont pas assez connus. « On a plus d’un tiers des femmes qui prennent d’elles-mêmes un médicament, surtout lors de la première grossesse. Et pour les femmes enceintes de leur second enfant, on arrive quasiment à une femme sur deux », constate-t-elle. « Il y a donc une faible perception du risque et il est très important de pouvoir échanger avec son professionnel de santé ».
Mais pas question non plus d’arrêter son traitement sans avis médical. D’où l’importance de parler de son projet de grossesse le plus tôt possible à son généraliste. Car aujourd’hui, seulement la moitié des femmes le font, alors que cela devrait devenir un réflexe.
Rédaction avec Europe1