Alors que la barre de 1.000.000 de cas positifs de Covid-19 a été franchie ce Jeudi 02 avril 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé depuis le mercredi 16 mars 2020, que les premiers tests d’un vaccin contre le nouveau coronavirus ont déjà commencé.
« Comme vous le savez, le premier essai de vaccin a commencé, 60 jours seulement après que la Chine a partagé la séquence génétique du virus », a déclaré Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève.
Le chef de l’OMS qualifie cette étape de « réalisation incroyable », tout en ajoutant que l’agence onusienne et ses partenaires organisent présentement une étude dans de nombreux pays dans laquelle certains de ces traitements non testés sont comparés entre eux.
« De nombreux petits tests de différentes méthodes peuvent ne pas nous donner de preuves claires et rassurantes des traitements qui aident à sauver des vies. L’OMS et ses partenaires organisent de ce fait dans de nombreux pays une étude dans laquelle certains de ces traitements non testés sont comparés », a-t-il expliqué, non sans féliciter « les chercheurs du monde entier qui se sont réunis pour évaluer systématiquement les thérapies expérimentales ».
Pour l’agence onusienne, « cette vaste étude internationale » est conçue pour générer les données solides dont a besoin le monde de la science et de la médecine, afin de montrer quels sont les traitements les plus efficaces. Il a annoncé la mise en place d’un programme d’échange de données sur différents traitements du Covid-19 à travers le monde. Selon lui, le nouveau programme aidera à identifier les traitements les plus efficaces.
Des échanges sur ces essais avec une dizaine de pays
Pour cette étude dénommée « essai de solidarité », de nombreux pays ont déjà confirmé leur participation à ces tests de solidarité. L’Argentine, Bahreïn, le Canada, la France, l’Iran, la Norvège, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la Suisse et la Thaïlande ont déjà rejoint l’échange d’informations sur les différents réponses à apporter au coronavirus. Et le chef de l’OMS espère que de nombreux autres pays se joindront à ces essais.
Mais le temps que ce vaccin soit conçu et développé, la réalité sur le terrain est que certains pays continuent de vivre « une épidémie intense », avec une transmission communautaire étendue du virus de Covid19. « Nous savons que de nombreux pays sont aujourd’hui confrontés à des épidémies croissantes et se sentent dépassés », a-t-il ajouté, relevant « le fardeau énorme » qui pèse dans ce genre de situation.
Une façon pour l’OMS de rappeler certains « choix déchirants » pris par des pays, notamment les confinements et les quarantaines. « Nous comprenons que les différents pays et communautés se trouvent dans des situations différentes, avec des niveaux de transmission différents », a fait remarquer Dr Tedros.
Mais pour éliminer et contrôler la pandémie, l’OMS réitère les fondamentaux relayés depuis 1 mois, à savoir que les pays doivent isoler, tester, traiter et tracer les contacts. « S’ils ne le font pas, les chaînes de transmission peuvent se poursuivre à un faible niveau, puis resurgir une fois que les mesures d’éloignement physique sont levées », a averti le Directeur général de l’OMS.
Dr Tedros qualifie le virus d’« ennemi de l’humanité »
Selon l’OMS, la Corée du Sud a éduqué, responsabilisé et engagé les communautés. Outre l’augmentation de la capacité de ses laboratoires et la rationalisation de l’utilisation des masques, Séoul a aussi procédé à une recherche exhaustive des contacts, a isolé les cas suspects dans des installations désignées plutôt que dans les hôpitaux ou à domicile.
En conséquence, le nombre de cas a diminué pendant des semaines. Au pic en Corée du Sud, il y avait plus de 800 cas et le Mardi 15 mars 2020, il n’y avait que 90 cas.
« L’OMS travaille en solidarité avec d’autres pays où la transmission communautaire a lieu pour appliquer les leçons apprises en Corée et ailleurs, et les adapter au contexte local », a insisté le chef de l’agence onusienne.
L’Afrique entre les partisans du vaccin et les opposants farouches:
Apres une émission télé de la chaîne française LCI, dont un extrait de la vidéo-amateur fait le tour des réseaux sociaux, où un chercheur présente l’Afrique comme un autre endroit favorable pour les essais cliniques du vaccin, les réactions ont fusé de partout sur le continent et dans tous les sens.
Les uns se rebellent contre cette piste, en faisant savoir que les africains ne sont pas des cobayes ou que l’Afrique n’est pas un laboratoire de l’occident pour ces tests du vaccin de covid-19.
D’autres par contre saluent les efforts des chercheurs, et considèrent que c’est une polémique inutile de commencer à critiquer un vaccin, alors que sur le continent il n’y a pas d’autres pistes de solutions alternatives.
L’OMS aura donc une tâche difficile de sensibilisation à mener sur continent africain, avant que les essais y soient effectués.
Par Christian-Joseph Musenge