Candidat sénateur dans la Province du Sud-Kivu, Vice-président de l’Ensemble pour le Changement, Président du G7, Autorité morale des Regroupements Mouvement social (MS) qui a 23 Députés Nationaux et Alliance pour l’Alternance et la Démocratie qui a 7 Députes nationaux, Pierre Lumbi est un acteur socialement et politiquement engagé de très longue date.
Né le 11 mars 1950 à Bukavu, Pierre Lumbi a obtenu son diplôme d’Etat au collège Saint Paul à Mbobero, avant de poursuivre ses études supérieures en Sciences Humaines, Option Psychologie de l’Université Lyon II, en France.
Militant dans le mouvement tiers-mondiste de lutte pour un monde plus juste dans la répartition des richesses et pour la souveraineté des peuples, il a opté en 1978, à l’organisation des paysans à l’Est de son pays, alors Zaïre, à partir de son expertise de psychologue clinique dont il détient un Diplôme de licence.
Ce choix de vie l’a amené à initier « Solidarité Paysanne », la toute première organisation non gouvernementale (ONG) laïque de la République Démocratique du Congo (RDC).
Pendant 10 ans, il a coordonné plusieurs actions de plaidoyer et de développement social et économique des communautés paysannes ; en commençant par la Plaine de la Ruzizi en Territoire d’Uvira pour s’étendre dans toute l’ancienne Province du Kivu.
Solidarité Paysanne a appuyé la création des coopératives paysannes des agriculteurs (Mkulima), des éleveurs (Butuzi) et des pêcheurs (COJEPU, Virugwe).
Solidarité Paysanne a soutenu et plaidé pour des communautés de la Plaine de la Ruzizi, ainsi que pour plusieurs initiatives et organisations paysannes, dont notamment la coopérative des planteurs de canne à sucre (COPASUKI).
Solidarité Paysanne a appuyé et encadré des initiatives fédératrices d’organisations paysannes qui ont créé des réseaux de coopératives (FERCOOP et INTERCOOP) et des groupements des femmes paysannes (UWAKI) au Sud-Kivu, au Nord-Kivu et au Maniema.
Toujours à l’Est du pays, sous l’inspiration de Pierre Lumbi, Solidarité Paysanne a initié plusieurs projets de développement social et économique en milieux ruraux.
Dans le social, on peut notamment citer l’alphabétisation des femmes paysannes (Projet alpha), la fourniture d’eau potable (PEP), l’amélioration de l’habitat rural et la protection de l’environnement (Projet reboisement).
Quant aux activités de développement économique, Solidarité Paysanne a initié le CEP Katobwe qui a encadré les projets de traction bovine, de culture attelée, d’amélioration de rendement des paysans agriculteurs, éleveurs, aviculteurs, pisciculteurs, riziculteurs et arboriculteurs fruitiers.
Enfin, Solidarité Paysanne a lancé à Bukavu des actions pour amener les paysans à se prendre en charge dans le contexte de la dictature de Mobutu.
A ce sujet, on peut citer la création d’un centre de formation (CF Bagira), le Bureau d’Assistance Juridique gratuite des paysans (BAJ) et une action d’assistance et formation des filles mères (Maison de la femme).
A Kinshasa, l’ONG animée par Pierre Lumbi a créé une chambre des métiers pour promouvoir et encadrer les artisans des communes de Ndjili et Kimbanseke, ainsi qu’un bureau de représentation de Solidarité Paysanne. Au niveau national, Solidarité Paysanne a appuyé la création du Syndicat National Paysan (SNP), ainsi que le Programme National d’Echange et Formation des paysans (PNEF).
Au cours de son engagement social, Pierre Lumbi a participé aux débats internationaux sur la problématique de l’exploitation du Tiers-monde, parmi lesquels la « Campagne : mieux se nourrir, vaincre la fin » dans les années 80.
Lorsque le Président Mobutu a libéralisé l’exercice de la politique en avril 1990, Solidarité Paysanne a pris l’initiative de mobiliser les organisations sociales pour qu’elles se structurent en une Société Civile, en vue de participer et peser dans le débat en cours sur la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance.
Lancé à partir d’avril 1991 au Centre Bondeko de Limete à Kinshasa, ce mouvement de la Société Civile s’est alors engagé dans la lutte pour l’organisation d’une Conférence Nationale Souveraine (CNS).
Lorsque ce combat est parvenu à obtenir la participation en plus grand nombre des délégués des organisations sociales que ceux des partis politiques, des institutions du gouvernement et des invités, la dynamique de la société civile coalisée avec les partis politiques d’opposition regroupés dans l’Union sacrée de l’opposition radicale (USOR) a dominé dans la CNS, au point où ses travaux ont été suspendus par le pouvoir de Mobutu.
Pour que ce forum, symbole de la lutte contre la dictature pour la démocratie reprenne ses travaux, Pierre Lumbi a initié le Comité Laïc de coordination, un regroupement des laïcs chrétiens, qui a organisé la Marche d’espoir le 16 février 1992. Cette marche, violemment réprimée par l’armée du régime Mobutu, a été la manifestation populaire pacifique jamais organisée à Kinshasa et dans d’autres Provinces du pays.
Pendant cet épisode de lutte pour la démocratie, pour le compte du leadership associatif, Pierre Lumbi a participé aux négociations politiques de Palais de Marbre 1, Palais de Marbre 2 et du Palais du Peuple. Il a fait partie de plusieurs gouvernements pour le compte de la Société Civile.
C’est ainsi qu’il a été Ministre de la santé, famille et affaires sociales du Gouvernement Etienne Tshisekedi en octobre 1991, nommé Ministre de la santé du Gouvernement Jean Ngunz Karl I Bond, en novembre 1991 (il déclina l’offre), Ministre des Relations extérieures du Gouvernement Etienne Tshisekedi II issu de la CNS en août 1992, puis Ministre des Postes et Télécommunications du Gouvernement Kengo Wa Dondo en juillet 1994. Il a participé au Dialogue inter congolais en Afrique du Sud en 2002-2003.
Après l’accord de Sun City, Pierre Lumbi a été nommé Secrétaire Général chargé d’Etudes et stratégies à la Présidence sous le régime Joseph Kabila.
Il lance le Mouvement des leaders sociaux de la société civile pour leur engagement en politique. Ce mouvement deviendra le parti politique Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) en novembre 2005. En ce moment, il exerçait les fonctions d’Assistant politique et Directeur de cabinet du Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, Samba Kaputo.
A l’issue des élections de 2006, le MSR est devenu la deuxième force politique de la majorité au parlement et troisième du pays. De ce fait, Pierre Lumbi a successivement exercé, de 2006 à 2015, les fonctions de Ministre d’Etat chargé des infrastructures, travaux publics et reconstruction et de Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité.
Après la rupture avec la Majorité Présidentielle en septembre 2015, le MSR est passé à l’opposition. En mars 2016, le MSR a coalisé avec six autres partis pour créer le G7. En juin et de la même année, le G7 a fait partie des initiateurs du Rassemblement des forces politiques et sociales acquise au changement (Rassemblement).
Avant l’épuisement des mandats du Président Kabila, la CENCO a initié des négociations en vue de trouver les voies pacifiques de poursuivre le processus électoral. Ces négociations ont abouti à la signature d’un accord le 31 décembre 2016 à Kinshasa (Accords de la Saint Sylvestre).
Après le décès d’Etienne Tshisekedi, Président du comité des sages du Rassemblement, de droit Président du Conseil de suivi de ces accords de la Saint Sylvestre(CNSA), Pierre Lumbi a été voté pour le remplacer par cinq plates-formes sur les neuf signataires de la création du Rassemblement en juin 2016 à Genval en Belgique.
Tout au long de ce parcours de combattant, Pierre Lumbi a été arrêté à trois reprises : à Bukavu en 1990 par le pouvoir de Mobutu, deux fois à Kinshasa, en 1993 par le Gouvernement Birindwa et en 1997 par le l’AFDL.
Par Mwema Joseph