Depuis le 10 Mars 2020, date à laquelle la RDC a déclarée officiellement enregistrer le 1er cas positif du Coronavirus, le scepticisme s’en est suivi avec cette nouvelle, dont par la suite, la gestion de la crise au sein du ministère de la santé a été fortement critiquée et décriée sur l’échiquier national. Déficit communicationnel, improvisation des mesures de préventions, et difficultés financières caractérisent la gestion de cette crise sanitaire depuis un an en RDC.
Pendant cette première année du Covid-19, la RDC a déjà enregistrée officiellement 30 004 cas positifs dont 26 250 guéris, 768 décès et 2 986 cas actifs, selon la dernière mise à jour de ce Lundi 03 mai 2021. Du point de vu de ces chiffres, ce pays est le 23ieme sur 58 pays ou territoires africains touchés par cette pandémie.
Au regard de la population totale du pays, soit près de 90 millions d’habitants, le Covid-19 n’a pas atteint en une année même pas 0.05% de la population, selon les statistiques officiels. C’est qui est largement un très bon résultat.
En date du 3 mars 2021, la RDC est parmi les premiers pays sur le continent à recevoir 1,7 millions des doses du vaccin Astra-Zeneca dont le pays s’est prononcé pour l’utilisation de ce vaccin qui répond aux conditions de conservation existantes dans le pays (entre 2°et 8°C).
Un plan de déploiement du vaccin contre le COVID-19 en RDC a été validé par le pays et approuvé par l’initiative COVAX. Ce dernier prévoyait, sur la base de l’analyse des données épidémiologiques et des orientations de l’OMS, la vaccination de 20% de la population. Il s’agit notamment du personnel de santé qui représente 1% de la population, des personnes âgées de plus de 55 ans (6%) et des personnes souffrant de comorbidités (maladie rénale chronique, hypertension artérielle ou diabète), soit 13%.
Quelques jours plus tard, soit deux semaines après cette acquisition des doses du vaccin, le pays a annoncé reporter le début de la campagne de vaccination, suite à des informations en Europe portant sur des soupçons de cas des coagulations sanguines comme étant effets secondaires liés au vaccin AstraZeneca. Ces soupçons décriés par le Danemark et 5 autres pays Européens n’ont pas été confirmé par l’agence Européen de Médicament ainsi donc les 6 pays ont repris la vaccination avec AstraZeneca, et la RDC a suivi le pas en annonçant des dates pour le début sur son territoire.
Cela a été une erreur d’émettre les doutes sur le vaccin qui n’était pas encore administré au pays, en suivant l’exemple de 6 pays européens. Du coup les congolais ont maintenant peur de se faire vacciner. Ajouter à cela le manque des vrais campagnes de sensibilisation sur cette vaccination, le retard du déploiement dans les provinces concernées, et la timide implication des autorités supérieures, (Président de la République, membres du gouvernements, députés et sénateurs, gouverneurs de provinces, leaders religieux et d’opinions) qui ne se font pas vacciner publiquement en vue de pousser la population à la confiance en ce vaccin.
Dr. Eteni Longondo alors ministre de la santé du gouvernement sortant, est le seul responsable de haut-niveau qui s’est fait vacciner publiquement lors de la cérémonie du lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus, tenue aux cliniques universitaires de Kinshasa en date du 19 Avril 2021.
Depuis cette date soit maintenant 15 jours après, le pays n’a vacciné que 3276 sur toute l’étendue du pays.
Comparé à d’autres pays comme le Rwanda ayant reçu des doses d’Astra Zeneca la même date que la RDC, en a utilisé pour vacciner 340.000 personnes en seulement 10 jours, épuisant ainsi tous ses stocks reçus dans le cadre du programme COVAX.
L’OMS a donc demandé à la RDC de remettre 1.3 millions de ses doses reçus qui seront redistribués aux pays d’Afrique qui en manquent encore.
Des nombreux observateurs dans l’opinion nationale, accusent le ministre sortant de la santé d’être à la base de ce fiasco, qui selon certaines sources serait soupçonné détournement des fonds reçus par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus.
Pendant ce temps, face à des nouveaux variant du coronavirus qui circulent dans le monde, certains congolais craignent que leur pays puisse vivre le scénario indien, qui a décimé en peu des temps des milliers des vies humaines.
Par Christian-Joseph Musenge