En ce jour où les congolais se souviennent de l’assassinat du président Laurent Désiré Kabila le 16 Janvier 2001, plus d’un congolais gardent encore quelques choses de sa vie, politique, du social du congolais sortie de la dictature du maréchal Mobutu. Ainsi votre magazine brosse quelques éléments clés que le commun des mortels peut retenir de cet héros national et icône de l’histoire politique congolaise.
L’année de naissance de Laurent Désire Kabila est floue !
Plusieurs biographes et témoins renseignent que Laurent Desire Kabila est né le 27 novembre 1939 ou le 27 novembre 1941, selon un entretien de 1999, à Jadotville (l’actuelle Likasi) dans le Haut-Katanga, Laurent-Désiré Kabila appartenait aux ethnies Luba par son père et Lunda par sa mère. S’il est certain qu’il a accompli ses études secondaires à l’institut Saint-Boniface d’Élisabethville (Lubumbashi), ses études universitaires à l’étranger (Paris, Tachkent ou Belgrade et plus tard à Dar es Salaam) sont controversées. Ce flou a été entretenu par Kabila lui-même, car le lieu des études était une information personnelle de par sa nature politique et symbolique.
Son engagement politique l’amène à la guérilla
Il fait ses premiers pas dans la lutte dés le début des années 1960 durant la crise congolaise qui accompagne et suit l’accès à l’indépendance du Congo belge. Il est toutefois plus présent dans les capitales étrangères d’Afrique orientale (Nairobi et Dar es Salaam) que dans les maquis qu’il paraît diriger de loin. Lorsque Che Guevara le rencontre à Dar es Salaam en février 1965, il est de prime abord séduit par lui. Le jugement du Che sur le sérieux des chefs congolais sera ensuite très négatif, y compris sur Kabila auquel il reproche d’être toujours absent du front.
De 1967 à 1985, Laurent-Désiré Kabila, suit un double parcours : il est à la fois le chef « révolutionnaire » incontesté d’un maquis peu étendu situé aux alentours de Hewa Bora dans les montagnes de l’extrême sud du Kivu, mais aussi un commerçant qui tire de substantiels bénéfices du trafic d’or et d’ivoire dont il détient le monopole dans son maquis.
Sa prise de pouvoir est quasi inattendue par l’opinion
Kabila sort soudainement de l’ombre en septembre 1996 : il signe à Gisenyi (Rwanda) avec trois autres « rebelles » et exilés zaïrois un protocole d’accord créant l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (A.F.D.L.) dans lequel les quatre participants s’engagent à œuvrer pour chasser Mobutu du pouvoir. Mais un seul des signataires dispose de combattants pour ce projet. Ils devront donc compter au départ uniquement sur l’apport des troupes et de la logistique militaire des armées rwandaise, ougandaise puis angolaise. Proclamé président, Laurent-Désiré Kabila, qui prétendait n’avoir jamais été Zaïrois efface toute référence à cette dénomination née en 1971 par décision de son prédécesseur : le pays retrouve son nom d’origine, le fleuve est à nouveau rebaptisé Congo, le franc congolais se substitue au nouveau Zaïre, l’hymne national, la devise du pays sont changés.
Son gouvernement étonne plus d’un congolais !
La formation de son gouvernement dit de salut public pose probleme de légitimité et s’avérera cependant précaire: outre l’absence de cohésion liée à une « victoire » trop rapidement acquise, le nouveau pouvoir est vite perçu comme étant téléguidé de l’extérieur et dirigé par des non-Congolais : les postes clés des Affaires étrangères, de la Sûreté nationale et de l’Armée sont surtout aux mains de Tutsis d’origine rwandaise et ougandaise. Lorsque, moins d’un an après sa victoire, Kabila, de plus en plus lié à une influence katangaise qui « monte », décide soudainement de se débarrasser de ses encombrants alliés en renvoyant chez eux, en vingt-quatre heures. À partir de 1998, juste après sa rupture avec le Rwanda et l’Ouganda, Kabila règne en autocrate : il prend plusieurs décisions autoritaires, nomme personnellement les députés, emprisonne les opposants politiques — notamment Étienne Tshisekedi, Zhaïdi Ngoma, Joseph Olengankoy ainsi que plusieurs journalistes étrangers ou nationaux. En 1999, il abolit l’A.F.D.L., crée le C.P.P. (Comité du pouvoir populaire), et fonde, en 2000, un nouveau parlement formé de 300 députés.
Son assassinat surprend les congolais qui attendaient plus de lui !
Alors tout les congolais attendaient la poursuite des efforts d’amélioration des conditions des vies, Laurent Désiré Kabila se trouve isolé politiquement et diplomatiquement, Laurent-Désiré Kabila est abattu dans des circonstances non encore éclaircies, au début de l’après-midi du 16 janvier 2001, soit 40 ans jour pour jour après l’assassinat de Patrice Lumumba, dans sa résidence, le palais de Marbre, à Kinshasa, par un ancien enfant-soldat devenu membre de sa garde, Rashidi Mizele, qui est abattu sur place quelques instants plus tard par l’aide de camp Eddy Kapend. Dans ses affaires, on trouvera une missive signée de l’attachée militaire de l’ambassade américaine de l’époque : « En cas de problème, contactez ce numéro ». Le docteur Mashako Mamba, présent à cet instant, tente vainement de réanimer le président assassiné. Le gouvernement déclarera plus tard que le président Kabila était encore vivant au moment où il était transporté d’urgence vers un hôpital au Zimbabwe, ce « temps mort » permettant aux autorités d’organiser la succession dans le climat tendu des heures qui ont suivi.
En somme certains observateurs estiment que le règne de Laurent Désiré Kabila a été un moment de paix, et de stabilité grâce à sa politique favorisant le bien être social du peuple et le développement du secteur agricole pour la lutte contre la pauvreté.
Par LONI Irenge Joe