La RDC, avec un système bancaire peu développé, dont l’Etat lui-même ne dispose pas d’une banque populaire compétitive pouvant faciliter les opérations bancaires à sa population vis-à-vis du secteur privé des banques. Le pays dispose d’une dizaine des banques commerciales et d’origines étrangères, avec aussi une petite présence des coopératives d’épargnes et de crédits très peu développées.
Le salaire minimum en RDC est estimé à 100$ minimum, avec une population pauvre dont les statistiques de développements situent le pays dans les 10 pays les plus pauvres de la planète. Le Rapport Doing-business/2020, de la Banque Mondiale place la RDC à la 183e place sur 190 pays, très loin derrière des pays comme le Rwanda 38e, le Kenya 56e, la Tanzanie 141e et l’Ouganda 116e.
Dans ces autres pays voisins de la RDC, les services bancaires sont très accessibles à moindres coûts, et quasiment présents sur l’ensemble de leurs territoires, en milieu urbain comme en milieu rural.
Le développement de la technologie fait que les banques s’intensifient actuellement avec un rythme accéléré, sauf malheureusement en RDC, où la majorité des citoyens n’ont pas un compte bancaire.
Des paiements se font plus en Cash qu’en électronique dans ce pays, même pour payer des services de bases comme l’eau et l’électricité.
Malgré cette incapacité des banques congolaises à se développer dans le rythme de l’évolution de la technologie, elles sont malheureusement en tête des tarifs plus élevés, sur le continent africain.
Pour créer un simple compte courant en RDC, c’est souvent gratuit dans certaines institutions, et d’autres font payer en moyenne 5$ par mois de frais de tenues de compte, et néanmoins pour disposer d’une carte bancaire standard-internationale (Visa, MasterCard) vous devez payer entre 20 et 30$ pour une carte classique et 100$ à 300$ pour une carte avec options supplémentaires, qui sont justifiées par le plafond des transactions à effectuer au quotidien. Et ce qui étonnant les cartes de Banque en RDC, on paye ces frais par an, non pas une seule fois pour toute la durée de la carte comme ailleurs.
En 2012, la paie des salaires des agents de l’Etat a été bancarisée. Les fonctionnaires reçoivent leurs salaires et supportent les frais de commissions imposées à chaque paie de salaire. Ces frais sont estimés entre 15 et 20$ selon chaque banque. Imaginez un enseignant ou policier qui doit toucher 100$ et payer 15 à 20% de commission pour recevoir son salaire !
A ces multiples frais s’ajoutent des commissions lors de différentes transactions, par le Distributeur-électronique, le terminal de paiement électronique et les agents-express de ces banques, les virements etc.
Bref les Banques de la RDC offrent des services extrêmement plus coûteux ne tenant pas compte du pouvoir d’achat du congolais moyen.
Il est évident que toutes les banques imposent des frais de commissions et de leurs services, mais généralement certains frais ne sont pas nécessaires que les banques de certains pays les annulent carrément comme :
- Certaines banques offrent des cartes bancaires (Visa, MasterCard) gratuitement ou à 10$ au maximum sachant qu’elles vont bénéficier des commissions suite à l’utilisation de ces cartes.
- Dans plusieurs pays du monde les frais de tenues de compte sont uniquement imposés aux sociétés et entreprises et non pas aux comptes personnes physique… (Exemple au Rwanda un compte société/entreprise paye 2000 Franc-Rwandais soit 2.10$ mais en RDC c’est 10$ + TVA 16%)
- Les frais des Alerte-SMS, certaines banques Rwandaises ne le font pas payer et d’autres facturent généralement 50 Franc Rwandais par SMS reçu, mais en RDC c’est un forfait mensuel de 2$ même si vous n’avez pas reçu un SMS-Alert au cours du mois.
Comment alors en RDC une carte bancaire classique peut coûter 30$ soit le triple du Prix d’autres pays ?
De prime à bord, la carte bancaire est un objet simple : un rectangle épais de quelques millimètres, souple et rigide à la fois, aux bouts arrondi, une puce et un décor au recto et au verso une piste magnétique notamment. En fait, c’est une superposition de toute une série de marquage nécessitant une multitude d’étape dont certaines restent secrètes pour arriver à un objet monobloc, sur un support en plastique PVC. Pour être précis une carte bancaire est faite de la même matière qu’une Sim-carte téléphonique.
« La carte bancaire internationale ou pas, classique, Gold ou platine » sont toutes fabriquées de la même manière qu’une Sim-carte de téléphone et donc leurs coûts de fabrication sont les mêmes. Ce qui explique pourquoi certaines banques les donnent gratuitement à leurs clients comme en Tanzanie.
Une carte devait coûter le même prix d’une Sim-carte téléphonique, pas plus de 5$ au maximum.
Nos tentatives visant à comprendre cette surfacturation auprès de certaines banques de la RDC ont échouées !
Les banques contactées n’ont pas voulu réagir à cette question.
L’Etat congolais observe cette exagération des frais et se contentent de prélever ses taxes notamment la TVA.
Ces surfacturations sont-elles une complicité de l’Etat congolais avec les Banques commerciales présentes au pays ?
Dossier à suivre…