Alors que les résultats ont commencé à tomber, le duel entre Joe Biden est Donald Trump est extrêmement serré, ouvrant la possibilité à une égalité. Un scénario qui s’est déjà produit par le passé et qui donnerait lieu à une procédure quelque peu complexe. Explications.
Ce mercredi 4 novembre au matin en France, on devait savoir qui de Joe Biden ou Donald Trump sera le président des États-Unis pour les quatre années à venir. On “devait”, car plus les heures passent, moins la possibilité d’avoir les résultats complet ce matin se confirme. Un scénario insolite pourrait même compliquer la procédure habituel : une égalité parfaite entre les deux candidats.
Contrairement à l’élection présidentielle française qui se fait au suffrage universel direct, l’élection du président américain se fait au suffrage universel indirect, ce qui rend une égalité possible. Les Américains se rendent dans les bureaux de vote pour désigner un groupe de grands électeurs, réunis au sein d’un “collège électoral” qui compte 538 membres. Ces grands électeurs votent ensuite pour l’un des deux candidats qui est élu président s’il obtient la majorité de 270 voix.
Vous l’aurez compris, il est donc possible que les deux candidats se retrouvent avec 269 voix chacun.
La Chambre des représentants tranche
Ce scénario ne serait pas une première dans l’histoire de l’élection présidentielle américaine. En 1800, Thomas Jefferson et John Adams se sont retrouvés à égalité et ont dû être départagés par la Chambre des représentants.
En cas d’égalité, c’est donc la Chambre des représentants qui vote pour désigner le président. Cependant, ce ne sont pas les 435 membres de cette Chambre qui votent individuellement pour l’un des deux candidats. Chaque État dispose d’un seul vote et le premier candidat à obtenir la majorité de 26 voix est élu. Le vice-président est quant à lui élu par l’autre organe du pouvoir législatif américain, le Sénat.
Trump favori en cas d’égalité
Si les démocrates sont majoritaires à la Chambre des représentants parce qu’ils s’imposent dans les États les plus peuplés comme la Californie, les républicains sont implantés dans plus d’États au total. C’est pourquoi il y a fort à parier que Donald Trump l’emporterait en cas d’égalité, compte tenu du mode de désignation du président par la Chambre des représentant qui est d’une voix par État et non pas toutes les voix des 435 membres de la Chambre.
Le scénario d’une égalité parfaite entre les deux candidats n’est pas à exclure, mais les probabilités restent maigres. En 2012, Nate Silver, qui était alors le monsieur statistiques du New York Times, avait chiffré la probabilité d’une égalité parfaite entre Barack Obama et Mitt Romney à 0,6%.