Plaidoyer du pape François sur la pauvreté, une « conséquence de l’égoïsme »

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Le pape François a publié un message lundi pour présenter la 5e Journée mondiale des Pauvres. Dans ce plaidoyer, il appelle à porter un nouveau regard sur la pauvreté. 

À l’occasion de la 5e Journée mondiale des Pauvres qui se tiendra dimanche 14 novembre, le pape François a publié lundi un texte sur le thème d’un verset tiré de l’Évangile de Marc, « Des pauvres vous en aurez toujours avec vous ».

Dans ce texte, le pontife argentin insiste sur la nécessité d’avoir une « approche différente de la pauvreté » et appelle les gouvernements à construire « un modèle social tourné vers l’avenir capable de faire face aux nouvelles formes de pauvreté qui touchent le monde et qui marqueront de manière décisive les décennies à venir ». Il affirme également avec force que « ceux qui ne reconnaissent pas les pauvres trahissent l’enseignement de Jésus et ne peuvent pas être ses disciples ».

La pauvreté, une conséquence de l’égoïsme 

Les « pauvres sont un sacrement du Christ, ils représentent sa personne » et « la pauvreté n’est pas le fruit du destin, elle est une conséquence de l’égoïsme ». C’est à partir de ces deux affirmations, fondées sur la Parole de Dieu, que François développe son propos en invitant au « partage » avec les plus démunis, car « il est essentiel de mettre en place des processus de développement qui valorisent les capacités de tous, pour que la complémentarité des compétences et la diversité des rôles conduisent à une ressource commune de participation ». Il pointe également la marginalisation des plus pauvres, « comme s’ils étaient responsables de leur condition », ce qui met en péril à ses yeux, « le concept même de démocratie » et chaque « politique sociale » mise en place.

« Nous devrions avouer avec une grande humilité que nous sommes souvent des incompétents devant les pauvres. » continue l’évêque de Rome qui affirme que l’on « parle d’eux de manière abstraite, on s’arrête aux statistiques et on s’émeut devant quelque documentaire ».

Agir en accord avec l’Evangile

Le pape François souligne dans ce message, que « Jésus n’est pas seulement du côté des pauvres » mais « partage aussi leur sort », ainsi « les pauvres ne sont pas ‘en dehors’ de nos communautés mais des frères et soeurs dont nous devons partager les souffrances ». Il encourage ensuite les croyants à « manifester le Royaume de Dieu à travers un style de vie conforme à la foi ».

Il rappelle également que l’Evangile est une invitation à « manifester une attention particulière pour les pauvres et à reconnaître les formes variées et excessives de désordre moral et social qui génèrent des formes toujours nouvelles de pauvreté ».

Dans le contexte de la pandémie, François dénonce « la création de nouveaux pièges de pauvreté et d’exclusion, tendus par des acteurs économiques et financiers sans scrupules, dépourvus de sens humanitaire et de responsabilité sociale » et affirme l’urgence d’agir :

« Il est particulièrement urgent d’offrir des réponses concrètes à ceux qui sont au chômage, parmi lesquels figurent de nombreux pères, mères et jeunes. La solidarité sociale et la générosité dont beaucoup, grâce à Dieu, ont fait preuve sont , ainsi que des projets clairvoyants de promotion humaine, apportant une contribution des plus importantes à ce stade. »

Un encouragement à aller vers l’autre

Puisque « la pauvreté n’est pas le fruit du destin » mais de « l’égoïsme », le pape François encourage la rencontre entre « riches » et « pauvres », affirmant qu’il y a « beaucoup de pauvreté des ‘riches’ qui pourrait être guérie par la richesse des ‘pauvres’, si seulement ils se rencontraient et se connaissaient !

« Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité. » affirme le pape qui ajoute que les pauvres ne « peuvent pas être seulement ceux qui reçoivent » mais doivent être « mis dans la condition de pouvoir donner, parce qu’ils savent bien comment le faire ».

Ce plaidoyer pour les pauvres n’est pas un appel à « alléger notre conscience en faisant quelque aumône » martèle-t-il, mais plutôt une manière de « s’opposer à la culture de l’indifférence et de l’injustice avec lesquelles on se place vis-à-vis des pauvres ».

En conclusion, l’évêque de Rome écrit qu’il espère que ce sujet « pourra s’enraciner de plus en plus au cœur de nos Églises locales et provoquer un mouvement d’évangélisation qui rencontre en premier lieu les pauvres là où ils se trouvent ».

Info Chrétienne

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