Etat de siège au Nord-Kivu : Le député Kiangi Prince Kyamwami appelle les uns et les autres à l’apaisement pour la réussite de l’état de siège.

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La PAIX est cette denrée rare qui a manqué pendant plus de deux décennies au Nord-Kivu. Les cris, lamentations et plaintes des populations ont été remontés par les députés provinciaux et nationaux de la Province auprès du Président de la République Démocratique du Congo pour solliciter que des mesures conséquentes et adaptées soient prises.

Ce serait notamment de déclarer le Nord-Kivu une Province sinistre, permuter les militaires ayant dépassé plus d’une année dans la région, imposer un contrôle efficace pour couper tout lien entre l’exploitation des ressources naturelles et les conflits, identifier et sanctionner les militaires et civils impliqués dans la déstabilisation, mettre fin à l’affairisme de certains officiers militaires et rendre opérationnel et efficace le programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion Communautaire (DDRC) initié par les deux gouverneurs du Nord et du Sud-Kivu.

C’est à la suite de ces demandes pressantes que le Chef de l’Etat a bien décidé de proclamer l’Etat de siège couvrant, non seulement le Nord-Kivu, mais aussi la Province de l’Ituri.

Dans ce contexte, tout le peuple du Nord-Kivu ne pouvait qu’applaudir, soutenir et appuyer cette mesure jugée salutaire.

Cependant, on se rend compte que l’engouement du début cesse, petit à petit, et on assiste à un jeu de ping-pong entre les autorités militaires de l’Etat de siège et les élus provinciaux, les groupes de pression et des acteurs de la société civile. Le type de complicité et de collaboration positives de la population et l’Armée qui a soutenu les FARDC à l’époque du Colonel Mamadou et du Général Bauma fait défaut à l’Etat de siège.

Les raisons justifiant cet état des choses peuvent être multiples, mais il y a lieu de retenir le déficit de communication ou une mauvaise communication, une faible collaboration et l’absence d’un cadre approprié de dialogue et d’harmonisation des vues réunissant les différentes parties prenantes autour de la mise en œuvre de l’Etat de siège. Pourquoi l’eau que la population apportait aux FARDC ne l’est pas pour les militaires de l’Etat de siège ? J’estime que l’Armée peut recourir aux mêmes méthodes pour gagner la Paix.

Les objectifs de l’Etat de siège ne peuvent être bien atteints sans une bonne collaboration et sans l’appropriation du Nord-Kivu exprimée à travers le soutien et l’accompagnement des leaders et notabilités de la Province, de la société civile, des femmes et jeunes, de confessions religieuses et des mouvements citoyens. Les menaces et intimidations, arrestations ou détentions, les accusations gratuites et diverses allégations n’apporteront rien au rétablissement d’une Paix durable dans la Province du Nord-Kivu si ce n’est d’envenimer une situation déjà catastrophique. Notre peuple n’en n’a pas besoin.

Je profite de cette occasion pour inviter les uns et les autres au calme et à l’apaisement.

Que pour la cause noble de la Paix, le Gouverneur militaire, le Président de l’Assemblée provinciale, la Société civile, les associations féminines et des jeunes ainsi que les responsables des confessions religieuses mettent en place un cadre permanent de Dialogue et d’accompagnement de l’Etat de siège.

La politique du rapprochement et du renforcement des bonnes relations civilo-militaires vaut la peine d’être engagées, car la Paix n’a pas de prix, dit-on. C’est dans la paix que nous gagnons Tous.

Par Claude Baguma

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