Depuis la proclamation des résultats d’élections présidentielles et législatives de 2018 en République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadari du parti au pouvoir PPRD, et depuis lors Martin Fayulu conteste ces résultats et se déclare gagnant du scrutin présidentiel. La communauté internationale est au début restée prudente devant ces résultats qui ont placé un opposant à la tête de ce gigantesque pays au centre de l’Afrique, suite à des irrégularités d’ordres organisationnelles du scrutin ayant conduit à l’élection de Félix Tshisekedi le successeur de Joseph Kabila, en qui l’on a soupçonné une nomination dans un deal avec le sortant.
- Le deal pour la succession de Joseph Kabila :
Félix Tshisekedi ne l’avais pas nié dans une de ses sorties médiatiques, tenues vers le début de son mandat quand il était en tourné au Botwana. Il a affirmé je cite : « si le deal il y en eu, c’est juste pour la passation pacifique du pouvoir et rien de plus ». Par ailleurs dans une autre interview que le Chef de l’Etat congolais a accordé à la chaîne de télévision Française de France 24, il est encore revenu sur le rôle important que joue son prédécesseur Joseph Kabila, dans la gestion du pays.
Joseph Kabila est consulté par son successeur avant la prise de chaque décision importante, dont la nomination des membres du gouvernement, nomination dans la fonction publique, dans l’armée et la police, Bref il co-gère le pays avec Felix Tshisekedi qui n’a pas de majorité parlementaire ni à l’assemblée nationale comme au sénat, et même dans les parlements provinciaux de 26 provinces du pays.
- Les deux hautes personnalités du pays, tel qu’ils sont souvent désignés :
C’est devenue une ‘’pseudo’’ institution anticonstitutionnelle, au-dessus du Président qui gère la RDC, au point que des nombreux observateurs pensent dans l’opinion nationale, que la RDC a deux président de la République.
Néanmoins, tout cela n’est que de la spéculation ! Il y a certes un bon côté des choses dans ce duel Kabila-Tshisekedie, officiellement en coalition pour la gestion du pays. Coalition FCC-CACH.
- La lutte contre les détournements :
Des signes encourageants on peut les voir, notamment dans la lutte contre les détournements des deniers publics. Des ministres sont interpellés, des hauts-responsables des services publics, et même récemment le tout puissant directeur de Cabinet du Président de la République Vital Kamerhe a été interpellé par le parquet général de Matete à Kinshasa pour répondre sur les soupçons de détournements des fonds alloués au programme 100 jours du Président de la République !
Bien que des dossiers de détournements des deniers publics; la RDC en compte par milliers avec des projets lancés (sous-Kabila) sans suite ou sans achèvement, des passeports congolais dont l’opération de l’obtention est devenue une arnaque officielle, avec des prix différents entre 185$ et 300$, les permis de conduire pour chauffeur de même, les taxes illégales ou multiples et qui ne montrent pas la contrepartie etc., bref sur ce point il fallait commencer un jour à dissuader les gestionnaires du pays, à abandonner cette pratique qui appauvrisse la nation congolaise. (Des politiciens plus riches que le pays lui-même)
Cette lutte contre les détournements encourage désormais les bailleurs des fonds au niveau mondial, comme le FMI, la BAD et la Banque Mondiale qui ont repris leurs relations de soutiens financiers à la RDC, un pays comme tant d’autres en Afrique qui nécessite encore une assistance budgétaire pour financer son développement économique. Il faut donc que cette lutte contre les détournements ne reste pas sélective, mais qu’elle se poursuive à tous les niveaux et plus particulièrement dans les mines, cette richesse remarquable dont la RDC regorge en grande quantité et diversité!
- Les travaux d’intérêts publics :
Sur ce point Félix fait d’énormes efforts considérables ! Certes qu’il ne peut pas tout réussir en si peu des temps, mais on peut voir des chantiers suivre leurs exécutions et notamment les projets de son programme 100 jours, qui malgré la longue durée d’exécution, ces projets sont visibles, des maisons préfabriquées pour militaires, des sauts de moutons, des écoles construites ou réhabilitées, des routes dans les centres villes du pays, et même des efforts dans l’agriculture. Il y a la bonne volonté de la part du président de la république Felix Tshisekedi, qui en collaboration avec son allié Joseph Kabila peuvent faire mieux si leurs lieutenants marchaient dans la philosophie du deal conclu entre les deux hautes personnalistes et chefs de leur coalition.
Malheureusement c’est des disputes, des querelles et menaces qui planent entre militants de l’UDPS et du FCC, et même les hauts-cadres dans cette coalition arrivent à s’échanger des diatribes, ce qui provoquerait la rupture de la coalition et rendre le deal entre Kabila et Tshisekedi nuisible pour la nation congolaise.
Mais si cette coalition arriverait à terme de ce mandat de 5 ans sans rupture, le pays va faire un pas important du point de vue démocratique, et développemental avec la lutte contre les détournements qui sont nuisibles à tout développement.
On peut également noter que depuis l’avènement de Tshisekedi au pouvoir, les salaires des agents de l’Etat sont devenus réguliers, la gratuité de l’enseignement primaire est désormais assurée sur l’ensemble du pays, et d’autres efforts suivent la cour d’exécution, sauf que la pandémie du Coronavirus est venu secouer les projets de Tshisekedi victime comme dans tous les pays du Monde.
Le deal a permis à la RDC, de renouer des relations diplomatiques partout au monde où c’était devenu froides, la liberté d’opinion est largement garantie, les arrestations politiques ne sont plus visibles, car Felix Tshisekedi le nouveau président imprime une marque propre à lui : « il est vraiment démocrate » !
Résoudre la crise sociale, ne sera pas certainement un grand succès durant son mandat, car cela demande d’énormes efforts pour redresser un pays englouti par la guerre, la corruption et les détournements pendants plusieurs décennies de Mobutu en passant par Kabila, près de demi-siècle de gestion chaotique ancrée dans le clientélisme, népotisme et la quasi-absence de l’autorité de l’Etat !
Le pouvoir de la base n’existe pas en RDC depuis plusieurs décennies ce qui pourrait assurer la présence effective de l’Etat à tous les niveaux pour éviter des violations des lois du pays par les citoyens.
Il faut que les 5 ans se terminent sans tensions politiques graves au sein de la coalition au pouvoir FCC-CACH pour dire que le deal entre les deux hautes personnalités était salutaire pour la RDC.
Par Christian-Joseph Musenge