« Les doumbeurs », une francisation du mot « Kudumba » dans le jargon bukavien. Ce terme désigne ces personnes qui arrivent dans le bar ou dans une buvette avec une grande soif mais sans argent en poche. Ces personnes espèrent y trouver quelqu’un de sa connaissance qui va leur offrir un verre. Mais d’où vient cette culture ? Echos de l »Evangile Magazine vous offre un tour chez les ancêtres.
Traditionnellement, lorsque le régime bananier à bière était à sa maturité, le propriétaire le coupait, et ensuite, en faisait de la bière. D’où le mot « Kukanda ».
Après trois jours, la bière devenait « Kasigisi », étant tout à fait buvable, le propriétaire ouvrait les vannes « kuhongola ». Les gens venaient alors pour boire.
Certains payaient et d’autres profitaient du fait que lorsque tu achètes la bière, tu dois faire circuler la calebasse (Kabehe, en langue mashi) pour que les autres personnes puissent boire à tour de role. C’est qui se dit « kulabagiza’amanvu ».
De certaines sources, c’est de là d’où vient l’habitude du fait que lorsqu’un mushi ouvre un débit de boisson, les chaises ou les bancs sont presque toujours circulaires en logeant les murs de la pièce. « C’est pour faciliter la circulation de la bière gratuitement ».
Par ailleurs, il se peut que, personne ne boive seule. Les plus riches achetaient et tout le monde buvait. Souvent c’est le propriétaire lui-même qui faisait circuler la calebasse. « Le principe était simple, la bière est mure, il faut la donner aux gens », nous révèle notre source.
Selon toujours elle, après deux ou trois jours supplémentaires, la bière devait se pétrifier. D’où peut être l’emprunt de l’expression française à la culture shi : « le vin est tiré, il faut le boire »
Comme, il y avait beaucoup des bananières, il y avait donc beaucoup des personnes qui avaient de la boisson buvable. Alors l’on pouvait circuler tout le village de maison en maison ou tout simplement demander aux gens : « ngahi bahongol’ene ?» (Chez qui peut-on trouver la bière aujourd’hui ?)
Bref, cette activité de recherche de la bière s’appelé en mashi « KUDUMBA ». Il peut aussi consister à aller dans un débit de boisson sans argent en entendant que quelqu’un vous tendent la calebasse. De nos jours, elle se résume à aller dans un débit de boisson sans aucun rond en entendant que quelqu’un vous offre juste une bouteille.
Par Isaac MUSHARHAMINA