» Je n’ai aucune preuve de sa méconduite « , déclare le Chef de l’Etat dans un entretien avec TV5 Monde et Le Monde.Cité dans l’affaire de détournement de 15 millions de dollars américains, Vital Kamerhe peut désormais, compter sur le soutien de son chef. Invité exceptionnel de l’émission Internationales sur TV5 Monde, hier dimanche 22 septembre, le Président Félix Tshisekedi blanchit son directeur de cabinet ajoutant qu’il n’a aucune preuve de la méconduite de ce dernier. C’est donc tout dire.
Le Chef de l’Etat congolais rejette la thèse bruyamment soutenue, selon laquelle les 15 millions de dollars américains dus aux pétroliers, ont été détournés. « Sur l’affaire des 15 millions, cela tombe plutôt dans le sens des rétrocommissions. Ce n’est pas du détournement », précise Félix-Antoine Tshisekedi, ajoutant qu’il se trouvait au Japon lorsque cette affaire a éclaté. « J’ai appris avec effroi qu’il [L’Inspecteur général des finances] avait été menacé. Ça m’a préoccupé. Là, je monte au créneau. Je ne veux pas qu’on bafoue les droits, les libertés et les devoirs des gens dans leur travail », renchérit Fatshi.
Fatshi précise que seule la Justice éclairera la lanterne de l’opinion. Le Chef de l’Etat le dit en réaction à une autre question qui lui a été posée en rapport avec une correspondance de Vital Kamerhe que certains accusent d’avoir empêché l’Inspecteur général des Finances, de mener se enquêtes.Au sujet justement de cette lettre, le Président Félix Tshisekedi est formel. » Il y a eu un peu de maladresse. Je l’ai interpellé à ce sujet. L’Inspecteur général des Finances est un peu sorti de son travail, donc je devais l’appeler. Il n’est pas procureur. Il est sous la responsabilité du Président de la République. Donc, avant de faire ce qu’il a fait, il aurait dû m’informer. Il a agi un peu comme un procureur et je crois que mon directeur de cabinet a voulu le lui rappeler. Cela aussi a été un peu maladroit. La justice va nous éclairer davantage », tranche Fatshi.
SEPT MOIS DE TRACTATIONS POUR LA FORMATION DU GOUVENEMENT, LE PRIX A PAYER
La constitution du Gouvernement Ilunkamba a nécessité beaucoup plus de temps de tractations (sept mois) entre le Front commun pour le Congo (FCC) du président congolais honoraire Joseph Kabila et Cap pour le changement (CACH), de son successeur Félix Tshisekedi. Avec un Exécutif national composé de 66 membres, certaines langues percevraient au travers de ce nombre, l’expression d’une cohabitation entre l’ancien et le nouveau Président de la RD Congo.Interrogé sur cette question, Fatshi y répond de manière incisive.« Je dis c’est le prix à payer pour la paix. Le Congo ne peut pas se permettre de se payer une crise politique en ce moment qui bloquerait les instituions et la marche du pays », explique-t-il.
Quant à ses relations avec Joseph Kabila, Félix Tshisekedi rappelle son propos tenu lors son investiture le 24 janvier 2019. « Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques mois, nous nous regardions en chiens de faïence, et c’est peu dire, avec nos amis de la coalition aujourd’hui. Nous nous sommes combattus de manière rude pendant des années, du jour au lendemain il fallait coaliser. Nous avons un sens idéologique commun. C’est-à-dire la social-démocratie. Nous espérons que ça marchera. On verra », dit encore Félix Tshisekedi.
ENCORE DES JOURS POUR LES TROUPES DE LA MONUSCO
A une autre question en rapport avec la controverse autour du départ des troupes de la Mission des Nations unies pour la stabilité au Congo (MONUSCO), Félix Tshisekedise veut plus réaliste. Tout en s’alignant derrière les Congolais qui soutiennent le retrait des casques bleus, le successeur de Joseph Kabila pense, cependant, que l’on devrait proroger le bail de la Monusco. Le temps pour la RD Congo, de trouver des réponses idoines à son déficit logistique.
Plus simplement, on demande à Félix Tshisekedi si la Monusco doit rester au pays ou qu’elle doit partir. Pour le nouveau Raïs, les soldats onusiens doivent encore rester pendant quelques temps sur le sol congolais. » Nous en avons besoin. Surtout en appui logistique de nos Forces de défense. Nous avons encore quelques déficits de ce côté-là « , confesse l’actuel locataire de la Cité de l’Union africaine. Ci-dessous, l’intégralité de l’entretien de Félix Tshisekedi avec TV5 Monde
Avec Forumdesas