Depuis la fin du mois de mars, des étudiants soutenus par certains habitants du quartier Nyakaliba ont, sans peine, coupé en deux le tronçon routier Lycée-Karhale sur la Route Nationale numéro 2. Cette décision a été prise à l’unanimité après que ces derniers aient épuisé toutes les actions citoyennes menées afin d’exiger la réhabilitation de ce tronçon routier.
Dès lors, aucun enjeu roulant ne peut traverser ce canal pour se rendre à Walungu, à Mwenga, moins encore au site universitaire de Karhale. Des usagers de cette route se voient donc obliger de contourner, ou alors de faire les pieds, avec tout ce que cela présente comme risque. Malgré tout, aucun geste de réhabilitation n’est en vue.
Peut-on estimer que cette situation n’est pas connue par les autorités provinciales ? Certes, nombreux sont ceux qui pensent que les autorités provinciales ne sont pas au courant de ce qui se vit à cet endroit. Eh bien, la vérité est le contraire. Rationnellement parlant, on ne peut croire à leur méconnaissance de cette situation pendant que ce sont eux qui avaient ordonné les éléments de la police à disperser les « creuseurs », les manifestants par des bombes à gaz lacrymogène et par des balles réelles. Aussi, faut-il signaler, des associations à l’instar de l’ACCO leur ont déjà transmis des lettres décrivant la situation actuelle de ce tronçon routier.
Un bras de fer entre les gouvernants et les manifestants ? on peut le penser, oui, mais ce n’est forcément pas le cas. Nulle raison ne peut pousser les gouvernant à ne vouloir réhabiliter cette route qui, étant une route nationale, non seulement augmente la caisse du trésor public mais aussi facilite le cheminement des biens de première nécessité dans des villes. Qui plus est, aucun politique ne se laisserait souiller pour rien à quelques moins des élections. Au contraire, tous seraient motivées à réhabiliter cette route pour en faire un argument de campagne.
Et alors où peut-on situer l’embarras, l’obstacle ? faut peut-être avant tout nous mettre d’accord que, de près ou de loin, c’est le locateur de Nyamoma qui décide sur la plupart de questions d’intérêt public pour la province du Sud-Kivu. Nul besoin d’être à Bukavu pour savoir que Nyamoma est en feu, des tensions politiques des toutes les parties prenantes sont montées au créneau depuis la récente réhabilitation de Théo Kasi. Chacune de ces parties tire de son côté la ficelle. Pendant que ce sont eux qui dirigent, plus personne d’entre elles ne se souci d’autres questions comme la réhabilitation de cette route ; tous veulent conquérir et/ou conserver le pouvoir. Vous voulez sauver le Sud-Kivu, sauvez Nyamoma !
Tribune de Michel Methusela