A la tête de la province du Sud-Kivu depuis Mai, 2019, il y a près de deux ans maintenant qu’en duo avec Marc Malago Kashekere son Vice-Gouverneur, l’Ex-Directeur Provincial de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale CNSS/Sud-Kivu et Actuel Gouverneur de Province Mr. Theo Ngwabije Kasi, gère la province entant que 4e Gouverneur du Sud-Kivu, Elu démocratiquement en l’espace de 14 ans depuis l’avènement de la 3e République.
Même sans être acteurs politiques ou militants de la société civile, quiconque arriverait au Sud-Kivu, constatera que la province est largement sous développé. Pas des routes praticables reliant les territoires à la grande ville de Bukavu, moins de 10% des habitants de la province ont accès à l’électricité, l’eau potable de même, et la sécurité des habitants c’est un problème dans plusieurs coins de cette province.
Il ne se passe pas une semaine sans que les coups de balle ne crépitent à Bukavu dans la commune de Kadutu particulièrement, des corps sans vie qui sont régulièrement rapportés, et ajouter à cela le problème d’urbanisation dans la ville de Bukavu avec des constructions anarchiques exposant les habitants aux catastrophes. Quand il pleut c’est des familles qui sont régulièrement engloutis par les glissements des terrains. Les incendies à répétition avec une ville très saturée par près d’un millions d’habitants sans service de sapeurs-pompiers professionnel.
La production de la nourriture pour l’alimentation est en grande partie l’œuvre d’importateurs privés, commerçants qui trafiquent entre la province voisine du Nord Kivu et d’autres venant des pays voisins comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi.
Ces défis sont réels et pour les constater ça ne nécessite pas d’être acteur politique, ou acteur-militant de la société civile !
Certes le responsable de cette situation économique Chaotique, ce n’est pas le Gouverneur Actuel Theo Ngwabidje ! Ces problèmes existent avant qu’il soit gouverneur, dont il a sollicité les suffrages en étant conscient de cette réalité et défis immenses à relever.
Si Donc Mr. Le Gouverneur Theo Ngwabidje s’est fait élire, sachant que le Sud-Kivu a d’énormes défis, et que le décaissement des fonds alloués aux provinces de la RDC par le gouvernement central pose problème depuis des années, il devait avoir une stratégie en tête, qu’il mettrait en place pour pouvoir relever ces défis. C’est ici le sens même du pourquoi il a demandé d’être élu gouverneur du Sud-Kivu.
Aujourd’hui qu’il est en place et que ses collaborateurs justifient son inaction face aux défis comme un problème de rétrocession causé par Kinshasa, cela devrait sous-entendre qu’il a bel est bien échoué sa mission. Le Sud-Kivu a besoin d’un gouverneur qui ne comptera pas trop sur la rétrocession de Kinshasa, mais un gouverneur qui fait marcher son instrument d’encadrement des recettes provinciales, la DPMER (Direction Provinciale de Mobilisation et Encadrement des Recettes), un gouverneur qui sort du commun à l’instar de celui du Tanganyika Zoe Kabila, qui a de la même manière que Theo Ngwabidje, hérité d’une province avec d’énormes défis.
Au Tanganyika, Zoe Kabila a été élu dans une salle de plénière construite avec des bâches et des chaises en plastiques, sans bureau pour son cabinet de travail, sans routes, et beaucoup plus des défis à relever plus que ce dont il faut relever au Sud-Kivu. Mais dans 2 ans, Zoe Kabila s’est tellement démarqué et devient l’un des gouverneurs modèles pour le pays.
Le Gouverneur du Lualaba Richard Muyej mêmement fait ses preuves sans beaucoup dépendre de la rétrocession de Kinshasa.
Ce qu’alors ne comprend pas Theo Ngwabidje, c’est le fait qu’il ne parvient pas à poser des actes qui donnent l’espoir à la population et que si cela est lié au problème de rétrocession ou pas, les Sud-Kivuciens eux voient plutôt son échec !
Tous ses prédécesseurs n’ont pas démissionnés parce que juridiquement ils étaient vaincus, ou qu’ils n’avaient pas des compétences nécessaires, mais ils l’ont fait pour sauver leur honneur et dignité qui demande de jeter l’éponge quand le bilan de la gestion n’est pas à la hauteur de défis et attentes sur terrain.
Du point de vue politique, lui-même s’était fragilisé quand il y avait un problème au sein de son parti AFDC-A qui s’était divisé en deux branches notamment celui des Pro-Bahati Lukwebo l’actuel président du Senat, et l’autre branche de Pro-NENE NKULU encore ministre du Travail et prévoyance Sociale du Gouvernement Central démissionnaire.
Theo Ngwabidje qui devait se prononcer sur son appartenance, avait tacitement esquivé son camp, jusqu’à ce que lors d’une matinée politique tenue à Bukavu par les proches de NENE NKULU, il délégua son ministre provincial des transports qui l’a représenté et qui avait déclaré qu’il a reçu mandat du Gouverneur pour participer à ces assises de l’AFDC-A Pro-NENE NKULU. Quelques jours après, le FCC entre en conflit avec le CACH et l’Union Sacrée voit le jour ! Bahati Lukwebo remonte en puissance et encore Theo change de camp et se déclare être rangé derrière Lukwebo; Ce qui étonna plusieurs observateurs politiques.
Bref son instabilité politique qu’il a entretenue, son manque de créativité pour des actions et solutions locales sur toute l’étendue de la province sont à la base de son échec.
Pour sauver son honneur il a deux choix :
- Poser rapidement des actes, lancer des chantiers, s’impliquer plus d’avantage dans les questions de la sécurité en province, créer des conditions qui vont mettre le Sud-Kivu sur la voie de développement
- Ou tout simplement démissionner au lieu de forcer la nature.
Continuer à s’accrocher au pouvoir sans relever les défis de la province, va ruiner son image, et au finish, il sera contrait de partir avec une deuxième motion de censure à l’assemblée provinciale qui vient de faire sa rentrée parlementaire pour la session ordinaire de Mars.
Editorial de Christian-Joseph Musenge