Plus de 600 partis politiques, et d’autres s’ajoutent encore et encore ; la RDC est le pays Africain avec un grand nombre des formations politiques ! Cela se justifie sans doute par la vocation constitutionnelle de ce pays qui se veut démocratique avec le multipartisme. Cependant nombreux observateurs déplorent le manque d’idéologie claire et cohérente, les accusant d’être des « partis d’opportunistes » qui sont créés pour se ranger derrière un leader qui leurs garanti des postes gouvernementaux.
Ces partis se créent et se divisent selon que les intérêts des animateurs divergent ou convergent, ce qui fait à ce qu’à ce jour, on a deux ou trois partis avec une même dénomination, mais avec différents leaders. Faut-il toujours croire à un autre nouveauné dans ce milieu politique ? Ou faut-il fédérer ces partis existants en des grands courants, rassemblant des partis au sein des plates-formes (GRAND PARTI) derrière une autorité hiérarchique qu’on appelle autorité morale ?!
Le Docteur Justin Mudekereza Bisimwa initiateur du MDVC nous explique dans cet entretien, que la foi en un courant politique nouveau reste permise ! Il le dit dans les répliques à nos questions dont voici :
ECHOS-MAG : Des mouvements, des parties politiques en RDC, il y en a eu et se créent du jour au jour. Lors de récentes élections, la CENI en a compté jusqu’à 600. Moïse Katumbi est aussi en consultation pour ajouter le siens et le vôtre aussi vient de s’ajouter. Vous pouvez nous dire quelle est la différence entre votre parti et les plus de 600 existants en RDC?
PN-MDVC: Merci cher journaliste pour la question. D’entrée de jeu, je suis très content de savoir que vous êtes journaliste. Cela signifie pour moi que vous connaissez déjà bien la réponse à la question avant que je n’y réponde. J’ai toujours lu, aimé et commenté vos posts sur Facebook car vous postez des choses qui, à mon avis, ont de sens. Le nom même de notre mouvement répond aux questions des analystes et surtout celles de ceux qui veulent comprendre. Le Mouvement d’élites pour la Démocratie et le Vrai Changement (MDVC), puisque c’est de cela dont il s’agit, est un mouvement politique (non militaire) qui a un projet de société salutaire pour notre pays la RD-Congo et c’est là où réside sa différence entre les plus de 600 partis politiques existant au pays. Malheureusement, à cause du fanatisme, tribalisme, clientélisme et la pauvreté, dans notre pays beaucoup de gens ne savent pas que c’est le projet de société qui fait la colonne vertébrale d’un parti politique.
En plus, depuis des années, les politiciens congolais font des jeunes leur marchepieds pour accéder au pouvoir et le MDVC est un parti des jeunes congolais qui sont déterminés à prendre eux-mêmes les choses en mains au lieu que d’autres le fassent toujours en leur nom tout en les excluant ou en leur jetant des miettes pour qu’ils puissent continuer à les applaudir à leur passage. Il faut noter ici que parmi les objectifs du MDVC figure le renouvellement total et le rajeunissement de la classe politique congolaise. Un objectif très important qui donne aux jeunes congolais leur juste valeur qu’aucun autre parti politique ne saurait leur donner si ce n’est leur propre parti politique, entendu par là le MDVC.
Parlant du parti que vient de créer Mr Moïse KATUMBI, je ne peux que l’encourager au nom du multipartisme reconnu par la constitution de notre pays. Comme je l’ai dit ci-dessus, le MDVC est un mouvement d’élites (conscientes) qui ont compris la nécessité d’un VRAI changement dans notre pays. Le changement est là, il a eu lieu après les dernières élections mais est-ce cela le changement dont le peuple avait besoin? Je ne crois pas! Il faut un VRAI changement et celui-ci ne viendra que du MDVC réunissant toutes les forces au tour de cet idéal commun. Les élites conscientes se diffèrent de celles-là qui se font débaucher politiquement pour se positionner et brader la patrie. Pour revenir à votre question, le parti politique de Moïse Katumbi est constitué des personnes qui ont contribué à la dégradation totale du pays que tout le monde déplore aujourd’hui! Ils ont travaillé avec l’ex président Joseph Kabila pendant des années et ils l’ont quitté par la suite à cause de leurs problèmes internes. Si tous les congolais étaient vraiment intelligents ils comprendraient que Joseph Kabila était bien sûr le président de la république mais c’est ce conglomérat d’aventuriers politiques qui ont détruit, pillé et mis le pays à genoux tel qu’il est aujourd’hui.
Tenez monsieur le journaliste, je suis gestionnaire des projets, mes agents vont sur le terrain dans l’exécution d’un projet, ils détournent les biens du projet et ils quittent l’organisation! Cette faute ne serait-elle pas partagée? Dans un pays sérieux, lorsque ces agents-là iront chercher de l’emploi ailleurs ont va leur demander où est-ce qu’ils ont travaillé avant et au besoin demander des personnes de référence. Quand on m’appelle comme leur référence et je dis ce qu’ils avaient fait à l’organisation personne ne peut plus leur donner de l’emploi. Voilà un peu la situation de ce groupe de Moïse Katumbi. Beaucoup de gens chantent que Joseph Kabila mérite la prison. La justice (la vraie) veut que celui qui s’était associé au malfaiteur soit condamné en même temps que le malfaiteur lui-même. J’espère que vous connaissez cela. C’est comme ça que les congolais devraient traiter ce groupe de gens qui, après avoir travaillé avec l’ex président Joseph Kabila se présent au people en opposants…
Voici un exemple frappant monsieur le journaliste, la RDC avait signé un contrat de 27 ans d’exploitation des minerais (si j’ai bonne mémoire) avec la Chine pour quelques milliards de dollars Américains. L’ex Ministre, la personne qui était en charge de négocier ce contrat Chinois est aujourd’hui opposant à Kabila et est dans le parti de Moïse Katumbi. Vous les journalistes savez plus que nous combien des millions, si pas de milliards, de $ ont été détournés dans ce contrat de bradage du pays. Est-ce que les infrastructures qui devraient être construites sous le fameux programme dénommé CINQ (5) CHANTIERS l’ont été? Si oui, à quel pourcentage? Bien que nous comprenons que la démocratie donne à tout congolais le privilège de militer dans un parti politique de son choix, j’estime que le peuple congolais devrait apprendre à voir les pièges leur tendus par les politiciens. Au MDVC nous nous demandons pourquoi les mêmes personnes veulent toujours revenir aux affaires? Après avoir géré la chose publique pendant des décennies, ne serait-il pas vraiment important de s’écarter et laisser la place aux autres pour continuer?
ECHOS-MAG : Votre parti est ambitieux, vous êtes de quel courant politique ? Et comment comptez-vous faire face au Seuil de représentativité qu’exige aujourd’hui la loi électorale pour pouvoir gagner un siège aux élections ? Le MDVC a-t-il les moyens pour militer seul sans coaliser avec d’autres partis et atteindre ce Seuil de représentativité ?
PN-MDVC: Merci encore une fois et je suis ravi que vous compreniez que nous avons de la matière. Notre parti n’appartient à aucun courant politique à part lui-même. Nous sommes notre propre courant politique. Moment venu, nous demanderons à tous les partis qui n’ont jamais participé à la gestion de la chose publique de se joindre à nous. La première arme du MDVC c’est la colère qu’ont ses membres au regard de la dégradation totale du pays. Dans ma langue maternelle (le mashi) on dit que: « Arhali misi elwa ci burhe » pour dire que ce n’est pas la force qui se bat mais la colère. En plus de la colère qui nous oblige à agir et gagner, le MDVC fait une diplomatie de haut niveau que personne ne saurait comprendre maintenant et cela lui donnera sans doute d’autres moyens de sa politique.
En ce qui concerne le seuil électoral, nous savons tous qu’il y a eu dans notre pays beaucoup de lois taillées sur mesure rien que pour permettre une certaine classe politique de régner sur le peuple congolaise à vie.
Avant d’aller aux élections de 2023 (si elles auront lieu), le MDVC va organiser des actions très solides pour exiger et obtenir la révision de la fameuse loi électorale afin qu’elle donne la chance à tout congolais de se présenter et gagner aux élections à tous les niveaux. Il n’y a pas que ceux qui ont géré le pays qui doivent gérer la chose publique tout simplement parce qu’ils ont des moyens de se faire élire, encore faudrait-il savoir s’ils sont réellement élus! Croyez-moi, cette loi électorale sera modifiée avant les prochaines élections.
ECHOS-MAG : L’autre problème en RDC est que le vote se fait plus par naïveté, le peuple n’est pas encore suffisamment éduqué pour changer la donne. Les gens ici votent pour de « leaders » qui représentent leurs collines originaires ou ethnies, sans vraiment regarder si l’un ou l’autre mérite d’être voté. Si l’on devient célèbre dans un domaine donné, football, business, musique et même comédie on se présente aux élections et l’on gagne parce que les fans ont voté. Les vrais leaders d’opinion qui savent bien plaider et proposer des bonnes solutions pour redresser le pays ne sont pas comptés à moins d’avoir battu une campagne électorale financièrement riche. Le MDVC est conscient de cet état des choses ?
PN-MDVC: C’est ça exactement le problème. Dans ma première réaction j’ai fustigé le problème de clientélisme, fanatisme, tribalisme etc. Ce sont là des maux qui rongent notre société. Comme élites nous avons tous le devoir d’éduquer, d’orienter ou guider notre people si non nous ne changerons rien. Malheureusement, et comme je l’ai encore signalé, bon nombre d’intellectuels congolais se font débaucher politiquement pourtant ce sont eux qui devraient être les yeux du peuple trempé dans ces maux. Le MDVC va s’atteler à la sensibilisation des masses paysannes afin qu’elles comprennent que les choses doivent réellement changer et comment elles vont changer, sinon il faudra cesser de pleurnicher et de crier à la misère pendant que les politiciens s’enrichissent sans pitié.
ECHOS-MAG : En RDC chaque parti est identifié à son Initiateur, qui exerce comme président tout le temps, et désigne d’autres membres de son équipe. Le MDVC va faire la différence ? Comment ?
PN_MDVC: C’est un autre mal à combattre! Notre pays a encore un long chemin à parcourir. Depuis que je suis ici aux USA, je connais qu’ils ont beaucoup de partis politiques qui se résument en 2 grands courants politiques à savoir les Démocrates et les Républicains. Je n’ai jamais entendu parler du leader de l’un ou de l’autre parti ou courant politique. Il y a quelques minutes seulement, mon ancien élève qui est aujourd’hui assistant d’université à Bukavu m’a posé une question en réaction à mon post sur ma page Facebook en disant: « Qui est le fondateur du MDVC? » Cela confirme que chez-nous chaque parti politique est identifié à son initiateur. Pour répondre à votre question: OUI le MDVC va faire, et fait déjà la différence. Pour votre information, je suis le Président National du MDVC mais je n’en suis pas l’initiateur.
C’est une première en RDC et je suis certain que tu n’y trouveras aucun autre exemple. Un groupe de jeunes s’était mis ensemble pour réfléchir sur la situation du pays en général et au bout de sa réunion le groupe avait décidé de créer un parti politique. Ces jeunes ont commencé à chercher parmi les élites congolaises une personnalité qui peut diriger le parti. Ils avaient fait une longue liste et à l’issue du vote secret leur choix était tombé sur ma personne. Ils avaient souffert pour trouver mes coordonnées et me contacter. C’était pour moi une grande surprise et surtout une joie de constater que notre pays avait encore des jeunes qui peuvent bien réfléchir.
ECHOS-MAG : C’est une avancée ! Mais en suite les gens seront votés d’abord au sein de votre parti par ses membres pour occuper des fonctions du parti? Ou vous nommerez comme c’est le cas ailleurs ?
PN_MDVC: Au MDVC les membres ont le privilège de se choisir ses animateurs. Même des comités provisoires sont élus par les membres. Si on se dit un parti ….pour le VRAI changement, à mon humble avis, on doit faire preuve de ces capacités là en tout ce que l’on fait en commençant par l’organisation interne du parti.
ECHOS-MAG : Alors en dernier mot, quel message adressez-vous à ceux qui vont lire cet article en ligne et dans notre version mensuelle imprimée ?
PN-MDVC: Mon dernier mot est juste un message d’espoir. Il est encore possible de refaire et de donner au peuple congolais le bonheur dont il a droit avec toutes les bénédictions que Dieu a daigné donner à la RD Congo notre pays.
Le Mouvement d’élites pour la Démocratie et le Vrai Changement (MDVC) est non seulement déterminé mais aussi obligé à faire la différence. Il n’a jamais géré la chose publique et il est ouvert à tous les congolais qui ont soif de voir un nouveau visage de notre pays. Pour plus d’informations, visitez notre site web www.vraichangement.net. Merci.
Notons que Justin Mudekereza Bisimwa est de nationalité congolaise, il est né
dimanche le 4 janvier 1976 dans le territoire de Kabare au Sud Kivu où il a effectué une partie de sa scolarité avant de poursuivre son cursus en Ouganda et aux Etats Unis d’Amérique. Il est donc Enseignant d’université, Écrivain, Agent de développement, Philanthrope, Consultant International et homme politique. Bien entendu, il est époux d’une seule femme et père de 7 enfants. Il est l’un des fils de feu Victor Bisimwa Mudahindwa (Paix à son âme), un des loyaux chefs de groupements de Kabare qui a dirigé le groupement de Mudaka (à Kabare, Sud Kivu) de 1976 – 1997.
Par Christian-Joseph Musenge