La rentrée scolaire 2018-2019 sera possible sur l’ensemble de la RDC, ce lundi 3 septembre 2018. Alors que la Constitution congolaise garantit la gratuité de l’enseignement primaire mais, dans les faits, l’Etat est loin de payer les enseignants et la situation ne date pas d’hier. Et, c’est désormais un rituel au début de chaque année scolaire : les délégués des parents, ceux des professeurs et les directeurs d’écoles déterminent ensemble « les besoins des enseignants » pour que les cours soient dispensés, et la hauteur de « la contribution des parents » pour chaque élève.
Fini le mois d’août, fini les vacances pour les élèves du primaire et du secondaire. La prochaine grande rentrée scolaire aura lieu ce lundi 3 septembre 2018. La majorité des enseignants retrouveront, eux, comme d’habitude, le chemin de l’école plus tôt que les enfants.
A certains endroits, les parents hésitent à envoyer leurs enfants à l’école. A cause de leurs revenus très faibles, plusieurs parents ne peuvent pas envoyer à temps leurs enfants à l’école. La facture est lourde : l’uniforme, le manuel scolaire et autres objets classiques, ainsi que le Minerval (les frais d’inscription) pour les écoliers et élèves qui ne bénéficient pas encore de la gratuité des études. Dans les établissements conventionnés existe aussi la prise en charge des enseignants par les parents. C’est à peu près cela la réalité de chaque début de l’année scolaire en RDC.
Pour certains observateurs, ces frais ont un nom, synonyme de casse-tête : le « minerval », belgicisme hérité de la colonisation qui n’est au départ qu’une taxe minime supportée par les familles sur le nombre d’enfants scolarisés mais qui par extension qualifie les frais de scolarité.
Dans un pays où l’on lutte chaque jour pour tenter de manger à sa faim, il faut en plus « chercher l’argent pour payer chaque trimestre car dans la plupart des cas, si les familles ne sont pas à jour de leurs cotisations, les enfants sont renvoyés de l’école sans autre forme de procès.
Outre cela, le gouvernement de Kinshasa dispose de ressources très limitées. Pour une population de plus de 71 millions d’habitants, le budget de l’État ne dépasse pas cette année 5,7 milliards de dollars.
A noter que, selon les dernières données du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), plus de 77% de la population congolaise de plus de 25 ans n’a pas dépassé le stade de l’école primaire.
Par MWEMA Joseph