La campagne électorale en RDC pour les prochaines élections de fin décembre 2018 commence le 22 Novembre conformément au calendrier de la CENI. La manière dont celle ci se prépare est assez particulière. En observant, l’attention est que les responsables des partis politiques offrent des cadeaux aux populations venues assister à leurs activités politiques. Ces cadeaux offerts sont dans le but immédiat de convaincre cet électorat potentiel de voter en faveur de leur parti politique.
En RDC, les alliances entre parti politique, jeu électoral, redistribution des postes politiques et administratifs ainsi que la distribution inégale des ressources de l’Etat et les disparités provinciales dans l’octroi des infrastructures de développement, depuis la restauration de multipartisme en 1990, donnent l’impression que l’art de politique se gère encore dans un « restaurant ».
Une telle image très susceptible oblige des observateurs avertis de la scène politique congolaise de parler de la « politique de ventre ».
Présentement encore, le métier de politiciens congolais continue d’être pour certains un pont pour opérer un véritable hold-up sur les ressources de l’Etat. Bien plus, dans un contexte de compétition politique où les politiciens sont face aux électeurs, la distribution des ressources de l’Etat semble s’effectuer exclusivement à la tête du client électoral.
Les cadeaux jouent un rôle essentiel dans la formation des alliances politiques !
La corruption de certains leaders politiques en RDC fait objet de fréquent débat. Il est admis que ces leaders reçoivent des sommes d’argent pour fusionner leur parti avec le parti au pouvoir, ou pour déstabiliser un parti politique bien implanté dans une région à enjeu électoral important.
Cela semble souvent se vérifier par certains revirements spectaculaires dans le comportement et les déclarations publiques de certains hommes politiques. Il est courant que des individus changent de temps à autre, de parti politique au cours d’une année et surtout à la veille des échéances électorales. Ce papillonnage idéologique laisse perplexe et incité à croire en l’absence de mobile valable que les leaders d’opinions, politiciens, militants des partis politiques sont affamés. Ils ne feraient donc de la politique que pour satisfaire leurs besoins matériels immédiat.
Cependant, face aux populations maintenues et entretenues dans les conditions de survie précaire, la recette alimentaire est un piège visant à les apprivoiser et à les transformer en bétail électoral. Mais l’expérience congolaise de cadeau électoral nous enseigne que cette pratique n’apporte pas toujours les résultats escomptés. Certains électeurs acceptent ces cadeaux mais ne tiennent pas leurs promesses.
En somme, l’échec de la technique de « cadeau électoral » dans certaines provinces et son succès dans d’autres semble identifier clairement les limites d’une telle stratégie comme méthode de campagne électorale par excellence.
Par MWEMA Joseph