A Bukavu, les prédications des rues deviennent de plus en plus récurrentes. Des pasteurs infestent les marchés et artères principales pour partager la bonne nouvelle comme le faisait Jésus-Christ dans les rues de Galilée. Bien que cette pratique soit Biblique, elle suscite curieusement des interrogations quant à la véracité des enseignements qui sont centrés pour la plus-part des fois sur les miracles, les prophéties, solutions immédiates aux problèmes socio-économiques, financière et une des guérisons miraculeuses…Cette situation devenue un épiphonème crée une controverse dans l’opinion publique qui reste diviser sur ces hommes dont certains qualifient de spoliateurs des âmes faibles.
Depuis le temps de l’ère chrétienne, dans presque toutes les sociétés les marchés ont toujours joué un rôle important, car ils constituent le cadre idéal, pour acheter et vendre et rencontrer des amis, y compris même trouver un travail. Même les Saintes Écritures nous renseignent que, le Seigneur Jésus-Christ allait sur le marchés pour prêcher la parole de Dieu et guérissait les malades.
De même aujourd’hui les serviteurs de Dieu n’ont pas dérogé à la règle, pour prêcher de même dans les marchés. A Bukavu ces derniers temps il s’observe de prédications dans presque tous les marchés de la ville et les artères principales dans la quasi totalité des communes que compte la ville.
Ces personnes qui se réclament des pasteurs, y installent de gros baffles qui émettent de la musique religieuse et qui servent à la propagation de la parole de Dieu, chose qui en principe n’est pas mauvaise, car la parole de Dieu doit être répandue partout.
Contre toute attente et du moins que cela puisse paraitre, la prédication est devenue un commerce par excellence par ces différents hommes de Dieu, qui de par leur éloquence et un verbe facile, exigent de l’argent auprès de ceux qui sont attirés par leur discours et se détournent carrément de la parole de Dieu qui affirme que « Vous avez reçu gratuitement et donnez gratuitement » (Mathieu 10 :8).
Interrogés sur la question les avis de la population sont partagés, à l’instar de Buhendwa Jean Pierre, commerçant au grand marché de Kadutu : « Moi personnellement, ces hommes de Dieu ne font que leur travail, et s’ils exigent de l’argent, je pense que ceux qui donnent l’argent en termes d’offrandes le font volontairement sans aucune contrainte. »
Par Contre Jeanne kalibwire, ménagère à la cinquantaine révolu accuse ces hommes de Dieu d’être spoliateurs de ceux qui croient à leurs croyances en le vendant du vent : « pour moi ces pasteurs nous disent par moment ; j’ai besoin de 15personnes avec 500fc ou 1000fc, pour qui je veux prier, car le saint esprit me dit qu’il seront bénis. Par la suite on s’aperçoit que c’est une arnaque pour se faire de l’argent ».
C’est pourquoi pour certains observateurs sans le moyens financiers, c’est un peu difficile d’annoncer la bonne nouvelle, car même Jésus-Christ avait demandé à ses disciples de n’apporter ni sac, ni argent, dans leur missions et qu’en retour ils seront nourris par ceux qui croirait à leur messages. C’est ainsi que les populations devraient faire la part des choses en ne se faisant pas duper par ces faux prophètes et vendeurs d’illusions.
Par Fulgence RUKATA