Ayant longtemps maintenu le suspense sur son avenir politique, le timing électoral a obligé Joseph Kabila de rendre public sa décision, annonçant par l’intermédiaire du ministre de la communication et médias, porte-parole du Gouvernement congolais, Mr. Lambert Mende OMALANGA, la nomination d’Emmanuel RAMAZANI SHADARY, comme candidat qui devra représenter la coalition autour de Joseph Kabila, le FCC.
C’est fut le dernier jour prévu dans le calendrier électoral comme date de clôture du dépôt des candidatures pour députés nationaux, et présidents de la République, le Mercredi 08/08/2018, une date qui restera historique pour le peuple congolais.
Le Raïs qui est désormais surnommé par ses sympathisants et militants du PPRD comme « le père de la démocratie congolaise », vient de gagner et sauvé la nation d’une crise qui résulterait d’une décision de briguer un troisième mandat ;
D’autres part les opposants congolais estiment certains, que Joseph Kabila était contrait à prendre cette décision, suite la pression interne et externe, mais lui-même si ça ne dépendait que de lui voulait faire un troisième mandat.
Quoi qu’il en soit, l’homme fort de Kingakati, vient de se renforcer sur tous les plans :
Sur le Plan International :
La SADC, l’U.A, la France, les USA et presque l’ensemble de la communauté internationale ont salués cette décision démocratique, de Joseph Kabila respectant la Constitution Congolaise
Sur le Plan National :
Il a écarté les divisions qui afflueraient en masse s’il avait annoncé sa décision avant le temps, il a préféré gagner le temps, réunir tout le monde dans son idéal, puis il a fait son choix dans les dernières minutes, dont tous ses collaborateurs sont actuellement dans l’obligation d’obéir à son choix, au lieu de s’écarter de cette famille politique, qu’ils venaient tous récemment d’acter comme Front Commun pour le Congo. (FCC)
Sur son avenir politique :
Il n’est pas impossible que Shadary son dauphin puisse remporter les élections étant donné, les circonstances de l’organisation des élections qui ne peuvent pas manquer des irrégularités, surtout dans un pays comme la RDC, où l’accessibilité à tous les bureaux de vote serait peut être difficile, pour une opposition divisée et incapable de mobiliser des observateurs internationaux pour venir assister à l’organisation de ces scrutins.
Se réconciliant déjà avec tous ses alliés au sein de la communauté internationale, Joseph Kabila conserve maintenant toutes les chances de revenir au pouvoir comme c’est fut le cas de Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev en Russie.
La seule possibilité de barrer complétement la route au FCC de Kabila de gagner les élections, reste l’unité de l’opposition entre Kamerhe, Bemba, Félix Tshisekedi et Moîse Katumbi ;
Une possibilité de se ranger en ordre dispersé fera bien marché le plan de Joseph Kabila, qui connait à l’avance qu’obtenir un consensus pour une candidature commune de l’opposition en RDC sera difficile, ou même impossible ; car même pour sa majorité présidentielle, certains ont quitté à l’instar de Kin-key Mulumba, Adolphe Muzito et bien d’autres qui n’étaient pas prêt de voir Kabila renoncer au troisième Mandat ou désigner quelqu’un d’autres qui n’est pas eux.
Reste alors la publication de la liste définitive des candidatures retenues, pour que l’opposition joue à son tour le dilemme que Kabila pose devant eux, suite à sa décision de renoncement au troisième mandat, tel que la constitution le prévoyait, il ne devait être élu que deux fois.
Le Raïs a aussi dévoilé la face cachée des nombreux politiciens congolais lors du Dialogue politique de l’Union Africaine, où Kamerhe était parti prendre part, se désolidarisant de Tshisekedi et Katumbi qui refusaient leur participation en récusant le facilitateur Edem Kodjo,
En suite après, le camp Tshisekedi et ses alliés (dont Moïse Katumbi au sein du Rassemblement) a rejoint la table de négociation sous l’égide des Evêques de la CENCO, et ces discussions ont aboutis à un accord politique dont l’application reste controversée et qui pour avoir échoué à fournir 3 noms à Joseph Kabila pour la désignation d’un premier ministre, le rassemblement s’est aussi divisé en deux camps.
Le même scénario reste encore possible pour la désignation d’une candidature commune de l’opposition, ce qui avantagera suffisamment, le FCC de Joseph Kabila pour remporter la présidentielle de décembre prochain.
Emmanuel Shadary le candidat designé de Joseph Kabila, a déjà commencé des contacts diplomatiques ce qui est une bonne approche pour lui de garantir une acceptation et un soutien international. Pendant ce temps l’opposition observe et se consulte pour une éventuelle candidature unique ; qui sans doute une fois dégagée, devrait aussi entamer des consultations diplomatique au niveau internationale, pour parvenir à se faire accepter et bénéficier du soutien international, notamment pour la surveillance des élections, afin qu’elles soient crédibles et certifiées en empêchant la fraude et la tricherie !
Le Silencieux Joseph Kabila a vraiment bien joué son rôle politique
En dépit du fait que, sa gouvernance a été très catastrophique, caractérisée par la pauvreté de la population au cours de ces 20 dernières années, la corruption, l’absence des infrastructures adéquates, le transport, l’insécurité généralisée etc.
Le Raïs conserve sa chance de faire gagner son camp politique et revenir 5 ans plus tard s’il le souhaitera, comme d’ailleurs dans son discours devant les chefs d’Etats de la SADEC il a dit qu’il ne souhaitait pas dire un adieu mais plutôt, un à nous revoir bientôt !
Cela est effectivement encore possible, si et seulement si l’opposition ne parvienne pas à désigner un seul candidat, président de la République !
Éditorial de Christian-Joseph Musenge