Depuis ces dernières années, on assiste un changement radical dans les habitudes sécuritaire national. Autrefois réservé exclusivement aux forces des l’ordre, les services de sécurité privées fait son apparition au Sud Kivu dans les années 2000. Ce secteur d’activité est en pleine expansion, pourtant les conditions de travail des ces agent sont souvent mauvaises, commencé souvent par des horaires décalés, pour un salaire modique, qui n’est pas à la hauteur pour tenir le debout et une évolution des carrières limités. C’est ainsi que votre magazine a effectué une enquête auprès des différents agents de sécurités croisés en plein service dans différents institutions et établissements pour qu’ils nous disent les conditions de leur travail.
Ces agents assurent l’accueil et la sécurité, ils font l’interface entre des clients et une agence bancaire, ils protègent écoles, dispensaire, résidence, boutique….Ce sont les agents de sécurité ou vigile, des hommes qui travaillent douze heure par jour, six jours sur 7, dimanche et jours ferries pour un salaire qui n’apprivoise jamais le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti).
A Bukavu rencontré un agent de sécurité exerçant son métier que ça soit dans le secteur privé ou public est devenu monnaie courante. Si certains gagnent le SMIG et bénéficient de la couverture social, une grande partie travaille dans de conditions précaire, assimilable à ceux travaillant dans l’informel.
Patrick Mushi un gardien rencontré devant une Entreprise étatique affirme : « moi j’ai de la chance car notre société figure parmi les rares Entreprises qui se force à respecter la législation sociale car ayant un contrat de travail et tous les avantages y afférent, cependant c’est pas le cas pour d’autres gardien qui travaillent dans de nouvelles sociétés qui naissent du jour au lendemain comme de champignon ,sans oublier la formation préalable pour exercer un tel métier car selon la loi nous sommes considérés comme de paramilitaire ».
Ces entreprises qui en théorie proposent différents types des services, notamment: la surveillance, la protection des personnes, des biens ou des lieux, l’investigation, la serrurerie, le système électronique de sécurité, le conseil en sécurité et le convoyage des biens des valeurs. Ces tâches seraient loin d’être assumer correctement par la majorité de ces entreprises de sécurité de la ville de Bukavu et exposant ainsi les agents sur terrain à tout le risque possible.
Ce marché qui n’est pas homogène est ouvert ainsi à tous les investisseurs qui ne visent uniquement le lucre et le bénéfice au détriment des conditions maximales de travail.
Il n’est pas étonnant de voir de sociétés de sécurité dans la ville de Bukavu qui ne disposent pas de siège social et qui exploitent les personnes qui ont besoin de l’argent pour un salaire qui ne dépasse pas 50$ le moi, comme le témoigne Sarah Nabintu que nous avons rencontré a la réception d’un hôtel :
« Moi je travaille pour un salaire de 50$ le mois car notre société à un contrat de 90$ avec cet hôtel, après avoir pris leur marge, je me retrouve avec cette somme modique ».
Même son de cloche pour John Zigashane vigile à une entreprise étatique, qui déplore non seulement le salaire qu’il qualifie de médiocre pour tenir le debout, mais surtout se plaint de la non considération des agents auprès des institutions auxquelles ils sont affectés
« Vraiment, on devient gardien par nécessité que par choix, les travailleurs nous considèrent comme de vaut rien, le dernier de tout le monde et pourtant nous avons aussi des atouts car toute sentinelle n’est pas nécessairement un illettré », déplore t-il.
Cette précarité est confirmée par Maitre Fiston Mupenda, ancien conseiller juridique d’une grande Entreprise de sécurité :
« Seules les grandes Entreprise disposent des centres des formation internes et assurent à leurs agent des formations basique comme la gestion de conflit, le secourisme ou la lutte contre les incendies, sans oublier un contrat de travail conforme à la législation congolaise ».
Au delà de ces aspects précités, liés à la rémunération des agents, il y a un autre facteur que Maitre Fiston a relevé et constitue pour lui un gage de crédibilité et d’assurance pour ces entreprises auprès de leurs clients car elles leur promettent une protection absolue en cas d’incendie, des pertes ou attaques criminelles, ce qui le plus souvent s’avère être faux et expose ainsi le gardien à toutes les éventualités possible.
« La plus part des sociétés œuvrant dans ce domaine n’ont pas le moyen nécessaire tel qu’elles le prétendent lors de la passation du marché, entres autres la riposte instantanée en cas d’attaques ou l’indemnisation en cas de vol sur terrain. C’est ainsi que vous constaterait qu’il y a des sociétés qui n’ont pas un véhicule d’intervention et pourtant utile pour leur fonctionnement et la sécurité physique du client et de l’agent sur terrain ».
Devant des telles situations déplorables, il est important de trouver une solution afin de résorber voir même remédier à ce phénomène de multiplicité d’entreprises de sécurité qui travaillent dans la grande majorité dans le mensonge ou en dessous du seuil exigée.
Pour Maitre Fiston, il appartient au pouvoir public qui délivre l’autorisation de fonctionnement de dites Entreprises, de bien réguler ce secteur.
« Le marché étant ouvert à tout le monde, par conséquent il respecte à la loi de l’offre et de la demande, et c’est qui explique cette tendance car les demandeurs des services auront tendances à faire appel aux moins offrant » conclut-t-il
Par Fulgence RUKATA.