Au Sud-Kivu, il faut payer ou disposer une forte somme d’argent en guise de caution pour se faire soigner. Cette situation pousse les populations les plus démunies à ne pas faire confiance aux médecins car certains sont plus portés vers le lucre et le bénéfice que le respect du serment d’Hypocrate qui leur recommande de promouvoir la santé et d’apporter le soin à toutes personnes sans discrimination. C’est ainsi que avec l’avènement d’un nouveau régime politique en République Démocratique du Congo, plusieurs congolais restent convaincus que le nouveau Président mettra en place de mesures sanitaires adéquates afin de juguler cette tendance devenu quasiment un obstacle pour les populations pauvres.
Ces dernières années, on assiste dans les hôpitaux de la province du Sud-Kivu, qu’il soit publics ou privés à un phénomène bizarre, où les patients se trouvant dans l’incapacité de régler la facture, ils sont soit retenus dans l’hôpital, ou ils se voient refuser de subir le premier soin d’urgence. Ces personnes victimes de ce traitement dégradant sont généralement issues, de groupes de vulnérables comme les veuves, les mères célibataires, et toutes personnes dépourvus de réseaux élargis de soutien social, comme témoigne Pascaline Bujiriiri, une patiente croisée dans le pavillon d’un hôpital de la place pour chirurgie:
« moi j’avais mis au monde par césarienne et cela fait trois mois que je suis retenu ici a l’hôpital par manque de moyens car mon mari n’a pas d’emploi et la seule solution que j’attend, soit je vends mes biens de la maison ou attendre certaines organisations caritatives qui passe par moment dans les hôpitaux et voir si je peut bénéficier de leur générosité, et par moment nous ne bénéficions pas de traitement supplémentaire, incluant le soins postopératoire comme l’enlèvement de point de suture » a-t-elle renseigné.
Pour les corps médicaux dans l’ensemble des hôpitaux dont nous avions fait la ronde, ils justifient cette tendance par le manque de financement public dans le secteur de la santé ou des subventions insignifiantes, dont les hôpitaux qui ne peuvent pas permettre à leur structure d’administrer les soins gratuitement peu importe le niveau social du patient, sinon les hôpitaux finiront par fermer les portes.
Au niveau de source gouvernementale, qui d’ailleurs ont requis l’anonymat, la réponse à cette préoccupation, a été confuse et contradictoire, oscillant entre déni, justification et la déformation de la réalité en minimisant du coup ces problèmes dont certains compatriotes sont victimes quotidiennement dans la plupart des hôpitaux.
Ce qui est vrai, le phénomène « caution » dans les hôpitaux au Sud-Kivu, reflète également les problèmes plus larges de l’accès aux soins de santé de base de toute la communauté, suite à la pauvreté et au manque de financement adéquat de l’etat dans le secteur sanitaire ou des subventions qui ne tiennent pas en compte la demande croissante de la population.
C’est pourquoi, avec l’avènement de Felix Tshisekedi à la tete de la République Démocratique du Congo, son gouvernement devrait mettre sur pied, des politiques de santé publique capable de permettre la RDC d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) comme la communauté internationale l’a voulu dans le domaine de la santé ; notamment, la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la protection maternelle ou encore combattre le VIH ou la malaria. Et pour y arriver, le gouvernement doit veiller à ce que le budget allouer à la santé soit en mesure de répondre aux besoins réels de la population, par la gratuité de soins de santé de base, la création de mutuelle de santé subventionner par l’Etat, afin que la population puisse se soigner sans difficultés « car une nation forte ; c’est une nation où la population est en bonne santé pour travailler et dans le cas contraire, il serait utopique de prétendre au développement du pays ».
Par Fulgence RUKATA