Félix-Antoine Tshisekedi est rentré dans la nuit de mercredi 24 avril à Kinshasa, après un séjour de deux jours à Kisangani, capitale provinciale de la Tshopo. Pendant sa visite, la dépêche d’Agence de congolaise de presse (ACP) d’hier jeudi 25 avril, renseigne que le Chef de l’Etat congolais a eu à poser quelques actes d’impact social visible. En l’occurrence l’inauguration du pont Lubuya, jeté sur la rivière Loya qui coupe la route menant vers la province du Maniema.
Cependant, au niveau national, les Congolais retiendront du séjour du président de la République à Kisangani, sa déclaration, mieux son annonce sur la nomination imminente du nouveau Premier ministre. Maintenant qu’il est de retour de Kisangani, Félix Tshisekedi attire tous les regards de ses concitoyens. En tout cas, tous les Congolais ont les yeux rivés sur lui. D’ores et déjà, plus d’un analyste anticipe pour dire que ce week-end pourrait être celui de toutes les attentes.
A priori, il s’agit là des aspirations légitimes, quand on considère le temps qui sépare la prise de fonction officielle de Félix Tshisekedi, le 24 janvier 2019 de la nomination d’un nouveau ministre. Arithmétiquement, trois mois se sont écoulés sans que l’on ait nommé le nouveau locataire du château tant convoité de l’avenue Roi Baudoin dans la commune de Gombe. Et, dans ce contexte précis d’alternance survenue au sommet de l’Etat intervenu au pays le 24 janvier, l’impatience des Congolais de connaitre le nom du nouveau Premier ministre se justifie.
DES SIGNAUX
Alors qu’on ignore encore tout sur le nom du nouveau Premier ministre attendu, beaucoup de choses se racontent dans les rues de Kinshasa. La radio trottoir semble émettre sans interruption. Dans cette foire à spéculations, certaines personnes attribuent le « retard » dans le choix du successeur de l’actuel Premier ministre, au manque de compromis entre les deux principaux alliés. A savoir, Joseph Kabila en tant qu’Autorité morale du Front commun pour le Congo(FCC), majoritaire dans les deux chambres du parlement et Félix-Antoine Tshisekedi qui détient la majorité présidentielle.
En même temps, des spéculations nourrissent l’opinion des noms de pressentis » Primaturables « . Rien donc de nouveau, quand on sait que toutes les fois que l’on annonce soit un remaniement gouvernemental, soit de nouvelles mises en place dans n’importe quel domaine de la vie nationale, l’industrie de la rumeur tourne généralement à plein régime dans les rues de Kinshasa.
Cependant, par rapport à la désignation du Premier ministre, il y a lieu de noter certains hauts faits qui montrent que ce n’est plus pour longtemps. Le premier signal est la rencontre Félix Tshisekedi-Joseph Kabila, le lundi 22 avril à la Cité de l’UA où se trouve le bureau de l’actuel chef de l’Etat. Selon des sources, cet échange qui avait duré environ une heure, avait porté essentiellement sur le prochain Premier ministre et sur la composition de son gouvernement.
Toujours au cours de cette rencontre en haut lieu, des sources avaient renseigné que les deux personnalités avaient également abordé la question en rapport avec l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale, organisée le mercredi 24 avril. A la lumière de cet entretien, on croit savoir que le Président Félix Tshisekedi et son partenaire Joseph Kabila ont mis la dernière main sur dossier qui, à la fois, suscite beaucoup d’attentes et alimente beaucoup de spéculations.
Dès lors que le bureau définitif de l’Assemblée nationale a été installé et que ce dernier peutfonctionner normalement, à partir de mercredi dernier, d’aucuns pensent que la nomination du Premier ministre et la formation de toute son équipe, ne sont plus qu’une question d’heures !
LES RAISONS
Après son investiture en janvier dernier, Félix Tshisekedi a effectué plusieurs visites aussi bien en Afrique, aux Etats-Unis qu’à l’intérieur du pays. A l’étape africaine, le nouveau chef de l’Etat congolais s’était rendu notamment en Angola, au Kenya puis au Congo-Brazzaville voisin. Après ces différentes visites dans quelques pays frères du continent, Félix-Tshisekedi s’est rendu le 3 avril aux Etats-Unis dans le cadre d’une toute première visite officielle de trois jours.
Que ce soit en Afrique ou aux Etats-Unis, il est donc fondé de penser que Félix-Tshisekedi avait pris un certain nombre d’engagements, soit directement avec les gouvernements des pays hôtes, soit avec des particuliers intéressés et disposés à apporter leurs capitaux en RD Congo.
En interne, le Chef de l’Etat a effectué plusieurs déplacements, notamment à Lubumbashi, Goma, Butembo puis récemment à Kisangani. Partout où il est passé, le Président Tshisekedi s’est imprégné de vrais problèmes qui affectent la vie des Congolais des contrées visitées. A Lubumbashi, à Goma tout comme à Kinsangani, Félix-Tshisekedi a présidé, selon le cas, la réunion du conseil provincial de sécurité et la réunion du Conseil supérieur de la Défense. A l’issue de toutes ces rencontres, d’importantes mesures furent prises pour restaurer la sécurité dans les zones menacées.
Ainsi, pour que les investisseurs américains contactés viennent effectivement en RD Congo, et pour qu’aussi, les différentes décisions prises en interne soient traduites en actes, il est indispensable que le nouveau Premier ministre soit nommé. Une nomination qui va ouvrir la voie à la formation du Gouvernement. En tant que garant constitutionnel de la Nation et du bon fonctionnement des institutions, le Président de la république n’a pas vocation à être au four et au moulin.
On ne peut pas non plus parler du bon fonctionnement des institutions dès lors que ces dernières sont, soit inexistantes, soit non encore installées. D’où, l’impératif d’un nouvel Exécutif.
Avec Forumdesas