Un rapport sexuel, ce n’est pas forcément préliminaires, pénétration puis éjaculation. On vous explique comment sortir de ce schéma d’une sexualité phallocentrée !
Le sexe hétérosexuel est très stéréotypé et rempli de clichés. Ce qui fait que, souvent, on a une image déjà toute faite de ce à quoi devrait ressembler un rapport hétérosexuel entre un homme et une femme : préliminaires, pénétration, éjaculation, rideaux ! Donc à nous de déconstruire ces schémas pour une sexualité qui prend vraiment en compte tous les corps.
Les préliminaires, l’apéritif du sexe ?
Commençons par l’exemple des préliminaires : d’après la définition, le mot « préliminaires » enrobe toutes les pratiques non-liées à une pénétration avec un pénis. Donc les préliminaires, ça reste le truc avant le “vrai sexe”.
Mais en réalité, les préliminaires‘ sapparentent déjà à du sexe : le sexe n’implique pas forcément la pénétration.
Donc si l’on arrête un rapport sexuel à ce moment-là, c’est aussi du “vrai sexe”. Le meilleur exemple, à titre de comparaison, reste la masturbation : quand tu te masturbes, tu ne te poses pas la question de savoir quand c’est fini. Tu peux avoir joui et choisir de t’arrêter, ou alors recommencer un peu plus tard, où t’arrêter sans avoir joui. Il faut transposer cet état d’esprit au cadre du rapport sexuel.
Une sexualité phallocentrée
Cette hiérarchisation des plaisirs est notamment due à une vision très phallocentrée de la sexualité. On parle de « sexualité phallocentrée » pour parler de sexe pensé par des gens qui ont des phallus, et pour des gens qui ont des phallus.
Concrètement, cet héritage phallocentré, c’est donc beaucoup de fellations et beaucoup de pénétrations, et l’éjaculation masculine comme clap de fin. L’éjaculation est une fin biologique, mais pas une fin en soi du rapport sexuel. D’ailleurs, l’éjaculation n’est pas synonyme d’orgasme chez l’homme : de nombreux hommes éjaculent sans plaisir.
Et la jouissance féminine dans tout ça ?
On dit que les femmes mettent plus de temps à jouir que les hommes, mais biologiquement, elles peuvent tout autant arriver à l’orgasme en quelques secondes. Toutefois, dans la pratique et lors de consultation chez des sexologues, il ressort que l’homme a un orgasme plus rapidement.
C’est donc bien la méconnaissance du corps de la femme et le désintérêt pour la jouissance féminine qui crée un blocage.
La faute aussi aux lacunes en matière d’éducation sexuelle : en 2016, un rapport du Haut Conseil à l’égalité hommes/femmes révélait que 70% des jeunes hommes de 15 ans ne savent pas à quoi sert un clito. Dès lors, on ne peut pas s’étonner que, des années plus tard, ils rencontrent encore des difficultés à le trouver !
Avec oh!mymag