Il a mis fin à l’alliance et coalition qui l’a mis au pouvoir dont le pacte conclut entre lui et l’ex-président Joseph Kabila. Une coalition qui avait suscité beaucoup des réactions négatives au cours la première année de son mandat. Les partenaires de la RDC étaient restés septiques sur sa capacité à gouverner sans dépendre de cet accord avec Kabila, dont ils lui demandaient de s’émanciper de ce dernier pour obtenir les coopérations.
Tshisekedi devant la pression interne et externe lui appelant à montrer les signes de la rupture avec le régime sortant, a fini par céder. La coalition au Pouvoir FCC-CASH appartient désormais à l’histoire. Place maintenant à une autre coalition dénommée Union Sacrée pour la Nation au sein de laquelle, il y a des transfuges du FCC de Kabila en majorité, et les nouveaux alliés Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba issus de l’opposition LAMUKA.
Felix Tshisekedi a donc réussit à tourner le dos à Kabila, mais fait face à d’autres forces politiques qui ne peuvent pas aussi lui laisser la voie libre à toute sorte de réforme qui ne partagent pas leurs intérêts. C’est donc une autre coalition du genre « FCC-CASH » bis. Néanmoins l’actuel président de la République dispose des toutes les manœuvres pour conduire le pays selon sa vision de gouvernance.
Il lui reste près de deux ans et demi avant les prochaines élections : voici en peu de temps ce qu’il peut réaliser et gagner la confiance de tout le monde !
Sur le Plan Politique :
- D’abord il doit faire de son mieux pour satisfaire la population et l’avoir comme principale alliée de 2023 ; il faut que dans chaque coin du pays, les habitants trouve une raison pour laquelle Tshisekedi doit mériter la réélection.
- Il ne faut surtout pas vouloir contrôler la CENI (commission électorale) : il faut faire tout pour qu’elle soit neutre. Le contraire fera éclater la nouvelle coalition dont Katumbi qui rêve la présidence de la république et son proche Jean Pierre Bemba, pourraient quitter la nouvelle majorité et affaiblir à Nouveau Tshisekedi. Sachant que Kabila reste toujours dans le jeu, il peut former une coalition avec les mécontents de l’Union Sacrée.
- Il faut libérer Vital Kamerhe qui aux yeux des congolais en général à l’exception des militants UDPS ne croient pas à sa culpabilité. Tshisekedi ayant besoin des votes du Kivu, il aura sans doute besoin de cet allié qui continue à lui jurer fidélité même en prison avec son parti UNC. Le kivu pourrait rester les yeux fermés, si on lui construit des routes, on lui ramène la sécurité et autres réalisations sans lui prouver la culpabilité de Kamerhe un de ses grands Leaders.
- Ne pas surtout tenter un glissement en organisant les élections en dehors du délai constitutionnel, s’il le fait, il va ramener Kabila à la table des négociations…ce qui ferait de sa rupture une aventure vaine.
Sur le plan économique :
- Il faut une réforme fiscale rapide avec des nouvelles dispositions élaguant la multiplicité des taxes et impôts, donnant la possibilité à des investissements massifs nationaux et internationaux. Il faut attirer les investisseurs avec des nouvelles disposions légales plus concurrentielles devant les autres pays d’Afrique.
- Il serait mieux de repenser la valeur monétaire du Franc Congolais en dédollarisant le marché congolais : Pourquoi ne pas aussi envisager un recours à la planche à billet, dont l’objectif va être de financer l’entrepreneuriat des jeunes et nouvelles petites et moyennes entreprises. Ce risque est tolérable si c’est pour cette bonne cause !
Sur le plan Sécuritaire :
- Ramener la paix à Beni en particulier et sur l’ensemble du pays, en mobilisant l’ensemble de la communauté internationale sur ce sujet, étant lui-même président en Exercice de l’Union Africaine jusqu’en 2022.
- Améliorer le solde des militaires, policiers et leurs conditions de travail en renforçant leurs équipements pour des bonnes opérations de sécurisation du pays.
Sur le plan social :
- Grace au soutien de la banque Mondiale dont il a bénéficié des garantis du décaissement, il doit appliquer la gratuité de l’enseignement primaire, même par pallier, en allégeant les charges des parents d’au moins 75% des frais à payer en moins.
- Offrir une couverture sanitaire au niveau national avec la participation de la population qui pourrait contribuer jusqu’à 10% des frais médicaux.
- Payer les enseignants en augmentant leur salaire, y compris tous les autres fonctionnaires de l’administration publique.
Dans deux ans et demi, Tshisekedi et son nouveau premier Ministre SAMA LUKONDE ne vont pas tout faire mais peuvent encore donner des bons signes de la bonne gouvernance avec ces quelques réalisations qui ne demandent pas beaucoup des moyens financiers pour être réalisées.
Voter une nouvelle loi sur la fiscalité ne coute rien, il à la majorité au parlement. Mobiliser la communauté international sur la guerre de Beni, ou libérer Kamerhe dont la culpabilité n’a pas été prouvée, ni même organiser les élections dans le délai et rendre la CENI neutre ; sont des reformes et décisions qui ne demandent pas l’argent, mais qui vont donner des signaux claires de la bonne gouvernance, ce qu’attend le peuple congolais.
Il peut aussi mobiliser tous les gouverneurs de provinces et leur obliger des actions visibles de caractères provinciaux, ce qui augmenterait son bilan à présenter aux prochaines élections. Et pour y parvenir il doit appliquer la retenue à la source de 40% des recettes tel que prévoit la constitution et non pas la rétrocession mis en place par son prédécesseur.
Il ne doit surtout pas oublier de réduire sensiblement la taille de son nouveau gouvernement. 20 Ministres et 10 Adjoints suffiraient pour capitaliser les moyens financiers de sa politique.
Éditorial de Christian-Joseph Musenge