Le gouvernement britannique a levé lundi les dernières restrictions sanitaires encore en vigueur en Angleterre, après plus d’un an de mesures destinées à enrayer l’épidémie de COVID-19, appelant la population à rester vigilante et exprimant sa confiance dans les vaccins.
Ce que la presse britannique a qualifié de « Jour de la liberté » intervient dans un contexte de crispation en raison de la flambée des infections (plus de 50.000 en moyenne ces derniers jours), de l’isolement contraint du Premier ministre Boris Johnson en tant que cas contact, ou de mises en garde sur de possibles perturbations dans les supermarchés.
Cette journée marque néanmoins un nouveau chapitre dans la lutte contre la crise sanitaire, le gouvernement britannique privilégiant désormais la réouverture totale d’une économie mise à mal par plusieurs confinements depuis mars 2020.
Le choix de Boris Johnson de faire confiance à l’efficacité des vaccins pour réduire le nombre de cas graves du COVID-19 et de décès liés à l’épidémie, en dépit de la flambée des nouvelles contaminations, pourrait aussi servir d’exemple à d’autres pays pour la marche à suivre dans le déconfinement.
Il s’agit d’une stratégie présentant des risques, comme de voir émerger un nouveau variant du coronavirus capable de résister aux vaccins ou d’enregistrer une résurgence des nouvelles infections à même de freiner l’activité économique. Boris Johnson a donc appelé la population à adopter une approche prudente.
« Si nous ne le faisons pas maintenant, nous devons nous demander quand nous le ferons », s’est interrogé le Premier ministre britannique, alors que près de 88% des adultes ont reçu une première dose de vaccin et 68% sont entièrement vaccinés.
« LE BON MOMENT »
« C’est le bon moment, mais nous devons agir avec précaution. Nous devons garder à l’esprit que le virus est malheureusement toujours là », a-t-il rappelé dans un message vidéo enregistré dimanche, quelques heures après avoir dû s’isoler, comme son ministre des Finances, Rishi Sunak, en tant que cas contact.
L’obligation du port du masque dans les commerces et autres lieux fermés est levée depuis minuit en Angleterre, de même que les limites de capacité d’accueil fixées aux bars et restaurants.
Avec cette ultime étape du déconfinement, Londres entend accélérer le rétablissement de l’économie britannique, l’une des plus affectées au monde par la crise sanitaire.
Mais les dizaines de milliers de nouvelles infections recensées quotidiennement pourraient contrarier les projets du gouvernement, des centaines de milliers de salariés – en tenant compte des cas contact – étant contraints de s’isoler.
Des entreprises ont dû fermer, des liaisons ferroviaires ont été interrompues par manque de main-d’oeuvre et les supermarchés ont mis en garde lundi contre le risque de pénuries.
« C’est un problème majeur dans tous les secteurs », a déclaré Steve Rowe, PDG de Marks & Spencer (LON:MKS). « Les cas de Covid doublent chaque semaine, c’est une croissance exponentielle. »
« S’il y a des pénuries, nous devrons changer les horaires d’ouverture de nos magasins, réduire les plages horaires. La principale difficulté viendra de l’approvisionnement parce que le secteur logistique fonctionne déjà à flux tendu pour être efficace. »
(William James et Guy Faulconbridge, version française Jean Terzian et Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)