Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, est arrivé samedi à Goma dans l’Est du pays où il a défendu dimanche l’état de siège sans limite dans le temps, en annonçant qu’il se rendrait auprès des victimes de l’éruption volcanique et de l’insécurité. « Le chef de l’État compte superviser les opérations de relogement de plus de 17.000 personnes dont les maisons – on parle de 3.500 – ont été détruites par les coulées de lave », indique un communiqué de la présidence
Des dizaines de milliers de personnes ont fui Goma après la coulée de lave du 22 mai. Un « retour progressif » des déplacés a commencé dans la semaine.
Le président va également « mettre son séjour à profit pour évaluer, personnellement, la situation sécuritaire depuis l’annonce de l’état de siège », ajoute le communiqué.
L’état de siège instauré le 6 mai a été prolongé de 15 jours le 3 juin dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il se traduit par le transfert du pouvoir des gouverneurs à des militaires.
« L’état de siège n’a pas un temps limité », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse à Goma, en rappelant que l’objectif est « d’éradiquer la violence » des quelque 120 groupes armés actifs dans l’Est.
En Ituri, des combats ont été rapportés entre l’armée et des rebelles à Fataki en territoire de Djugu.
Dans la province du Sud-Kivu (non soumise à l’état de siège), la même armée congolaise a annoncé avoir arrêté un leader d’un groupe rebelle.
Ce leader, Bonfils Rutebuka, appartient au groupe armé Makanika, d’après l’armée.
Du nom de Michel Makanika, un officier déserteur de l’armée congolaise, cette milice prétend défendre les droits fonciers des Banyamulenge, des Congolais tutsis éleveurs vivant sur les Hauts-plateaux de la province du Sud-Kivu.
Un conflit oppose les milices des Banyamulenge à d’autres groupes armés prétendant défendre d’autres communautés locales.
« En dépit des annonces des autorités congolaises, peu d’opérations militaires ont été menées depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège, et la sécurité des civils s’est dégradée dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri », ont tempéré les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) dans une note récente.