Depuis plus de vingt ans, le docteur Denis Mukwege, soigne les victimes de violences sexuelles. Son engagement, au péril de sa vie, a été récompensé par le prix Nobel de la paix en 2018.
Le gynécologue congolais appelle à des sanctions fortes contre les auteurs de violences sexuelles.
Invité du Forum Génération Egalité, un événement consacré aux droits des femmes qui se tient à Paris du 30 juin au 2 juillet
il réclame une mobilisation active de la communauté internationale afin d’éliminer l’usage du viol comme arme dans les conflits.
Depuis vingt-cinq ans, vous êtes engagé pour « réparer » les femmes victimes de violences sexuelles dans l’est de la RDC. Estimez-vous que leur condition s’est améliorée ?
Tant que je soignerai ne serait-ce qu’une victime, je considérerai que la situation ne s’améliore pas. La souffrance qu’on impose aux femmes doit s’arrêter. Ce matin, j’ai opéré en urgence une petite fille de 6 ans avec le rectum très abîmé à la suite d’un viol. Cela doit cesser. En RDC, l’usage du viol comme arme de guerre continue. Cette méthode s’est diffusée à la façon de métastases dans la société. Aujourd’hui, nous intervenons même dans des zones qui ne connaissent pas de conflit.