Le 29octobre 1996, la ville Bukavu dans l’Est de la RDC se réveille avec la peur. Dès le premier matin on sentait des coups d’armes lourdes en provenance de Nyangezi. En ville la tension ne faisait que monter et on entendait des coups tirés dans chaque point de la ville. C’était la prise de la ville de Bukavu par les forces de l’AFDL (L’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) de Laurent-Désiré Kabila.
Vers16h30, il y a un bref instant de calme, Mgr Christophe Muzihirwa, Archevêque de Bukavu, est abattu lors de la prise de la ville par les forces de l’AFDL (L’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) de Laurent-Désiré Kabila.
Des sources sures renseignent que Muzihirwa décide de gagner le Collège Alfajiri des Jésuites pour chercher à aider un petit groupe de sœurs, dont la sécurité n’était pas garantie. Il partit avec sa voiture, accompagné par son chauffeur et par un agent de police pour sa protection. Arrivé à Nyawera, la voiture fut forcée à s’arrêter par des coups de feu de quelques militaires. Monseigneur Muzihirwa descendit le premier, en tenant dans ses mains la croix pectorale, et il se dirigea vers les militaires. Après un échange de phrases que personne ne réussit à entendre, les militaires l’obligèrent à aller, peu distant, vers un poteau électrique. Le policier qui l’accompagnait fut abattu subitement pendant qu’il cherchait à sortir de l’auto. Le chauffeur fut également assassiné près de la voiture.
Des témoins qui se trouvaient dans la deuxième voiture, arrêtée derrière celle de l’archevêque, et qui avaient réussi à prendre la fuite et à se cacher, avaient suivi chaque mouvement. Ils confirmeront que jusqu’à 18h30, Mgr. Christophe Muzihirwa était encore vivant, appuyé sur le poteau électrique, dans une longue discussion au téléphone cellulaire et que c’est quelques minutes plus tard que ses bourreaux décidèrent de l’abattre. Des coups à la nuque et Mgr. Muzihirwa s’affaissa sur le sol.
« Le corps sera récupéré le lendemain vers 13 heures par les Pères Xavériens de la communauté de Vamaro, qui se trouve peu distante du lieu de l’assassinat et après qu’un passant inconnu ait informé le Père Supérieur. » se souvient un témoin
En rappel Muzihirhwa était connu pour son franc parle témoignant son courage et sa force de dénoncer le mal, l’injustice et l’occupation illégale du territoire congolais par les étrangers qui usaient de la violence.
Par LONI Irenge Joe