Les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu et Maniema dans l’est de la RDC disposent des sous-sols riches des minerais stannifères ayant une forte sollicitation sur le marché mondiale. Mais curieusement, les populations des ces provinces vivent dans la misère par manque de transparence dans la gestion des revenus issues de ces ressources. Dans le souci de rendre bénéfique aux populations et à l’état congolais l’exploitation minière, des organisations nationales et internationales multiplient des activités de sensibilisation et plaidoyer sur la traçabilité des minerais congolais et rendre l’exploitation minière artisanale une source des revenus pour l’Etat et la population. C’est dans ce cadre que les acteurs de la société civile et journalistes du Sud-Kivu viennent d’être outilles sur l’utilisation des données de l’ Initiative pour la transparence de l’industrie extractives(ITIE) pour mieux contrôler la gestion des fonds issus des mines dans le développement des zones d’exploitation minière
Les organisateurs de cette formation de deux jours renseignent que les statistiques des services techniques de l’administration des mines démontrent que la production et l’exportation des minerais stannifères ont connue une évolution moyenne de 55% sur la période 2015-2017, ce qui prouve à suffisance que ce secteur se porte plutôt bien sur le plan financier. Au vu de la demande de plus en plus forte dans le monde des minerais issus de ce secteur, cette tendance sera revue à la hausse au cours de la période 2018-2020. Outre divers paiements en termes de taxes, redevances et frais légaux payés par l’opérateur minier depuis 2012 à l’exportation sous forme de contribution au développement des entités productrices des minerais,
« Un montant fixe de 180$/par tonne pour la cassitérite et le wolframite et 360$/tonne pour le Coltan. » indique les statistiques des services techniques de l’administration des mines
Ainsi les fonds ainsi récoltés devraient servir en principe et selon les protocoles d’accord signés entre les opérateurs miniers (contributeurs) et les autorités politico-administratives des provinces (gestionnaires) sous l’accompagnement du ministère nationale des mines, à la réalisation des projets sociaux à impact visible en faveur de la population (bénéficiaires) vivant dans les zones où ces minerais sont exploités.
Au vu de cette situation, l’organisation « SAVE ACT MINE RDC » vient de former les acteurs de la société civile et journalistes du Sud-Kivu sur les outils et connaissances nécessaires afin de s’assurer que ces revenus soient gérés de manière transparent pour qu’ils bénéficient effectivement au bien-être social de la population. Ceci passe par la maitrise et la bonne utilisation des données ITIE et pour aboutir à l’intégration des données du secteur minier artisanal dans les rapports ITIE.
A en croire Safanto Bulongo, coordonateur de l’organisation max impact et l’un des intervenants le secteur minier apporte de l’argent à des individus au détriment de l’état congolais et de la population par manque de transparance dans la gestion des ressources issues des mines.
Pour relever ces défis, Safanto estime que la gestion du Basket Found devrait être améliorée pour aboutir au développement des zones d’exploitation minière
« Le Basket Found était la comme une voie de sortie mais il devenue une voie épineuse, tout le monde veut s’accaparer de l’argent qu’il a dedans. Alors que qu’il était la seule voie pour le Sud-Kivu de ramener au niveau des communautés locales la contre partie de ce qui est soutirée des sous-sols de nos villages » indique-t-il
En rappel l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) a été lancée en 2003 à l’initiative du gouvernement britannique. Elle repose sur une déclaration de principes visant à favoriser plus de transparence sur les paiements et revenus du secteur extractif à travers la publication de leurs montants exacts sous une forme « complète et compréhensible ». Cette initiative rassemble tous les acteurs puisqu’elle associe les Etats, les entreprises, les investisseurs et les ONG.
Par LONI Irenge Joe