Plusieurs experts des Nations unies ont rédigé une lettre adressée au Vatican dans laquelle ils remettent en causes les actions mises en place par l’Eglise catholique pour protéger les enfants contre les abus sexuels.
Quatre experts des Nations unies, le rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-récidive, Fabián Salvioli, le rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées, Gerard Quinn, le rapporteur spécial sur la vente et l’exploitation sexuelle des enfants, Mama Fatima Singhateh ainsi que Nils Melzer, rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ont adressé une lettre au Saint-Siège datée du 7 avril et rendue publique lundi 21 juin à propos des abus sexuels dans l’Eglise catholique.
Les auteurs de ce courrier dénoncent « les nombreuses allégations dans le monde d’abus et violences sexuels commis par des membres de l’Église catholique contre des enfants » ainsi que « les mesures adoptées par l’Église catholique pour protéger les auteurs présumés d’abus ». Ils pointent également les accords négociés entre le Saint-Siège avec certains États qui limitent la poursuite « des personnes associées à l’Église catholique ».
Ils reconnaissent toutefois « avec satisfaction » quelques avancées du côté du Saint-Siège dont l’abolition du « secret pontifical dans les cas d’abus sexuels » ainsi que « les premières poursuites engagées devant le tribunal pénal du Vatican pour abus sexuels et dissimulation ». Le sommet organisé par le Vatican en février 2019 sur le thème des abus sexuels qui s’est conclu par un appel du pape François à « une lutte totale contre les abus sur mineurs » a également été salué par les experts.
La lettre se termine par dix observations pour lesquelles les signataires sollicitent la « coopération » du Saint-Siège « pour tirer au clair » les cas portés à leur attention.
Ils demandent notamment au Vatican de leur « fournir toute information ou tout commentaire complémentaire et actualisé en relation avec les allégations susmentionnées », ainsi que « les résultats de toute enquête récente », ou encore « des précisions sur les mesures prises pour garantir la non-répétition des faits dénoncés ».
Les experts souhaitent également que des mesures adaptées soient mises en place « pour mettre fin aux violations présumées et prévenir qu’elles ne se reproduisent » ce qui devrait envoyer un « signal clair à tous les membres de l’Eglise catholique que ces violations ne seront plus jamais tolérées ».
Comme annoncé par les auteurs de cette lettre, elle a été rendue publique 60 jours après son envoi. Le Saint-Siège n’a pour le moment pas répondu.
Avec Info Chrétienne.