L’hygiène à la lumière de la Bible

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Que dit la Bible au sujet de l’hygiène ? Peut-être à la fois plus et moins que ce qu’on pourrait penser ! Si des lois sur la pureté ont bien été édictées dans l’Ancienne Alliance, elles concernaient plutôt la pureté spirituelle que la pureté corporelle. Creusez la question avec nous, au travers de cet article !

Dans la vision biblique du monde, le corps humain, la vie en communauté et le monde matériel sont des réalités bonnes que nous sommes appelés à valoriser et dont il nous faut prendre soin. Il est donc tout à fait logique que les chrétiens voient d’un bon œil la mise en œuvre de principes et de pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé. La confiance dans la providence du Dieu qui prend soin de nous n’exclut pas l’usage des moyens qu’il met à notre disposition pour nous protéger ou nous soigner.

Sans absolutiser le savoir humain qui reste lacunaire, nous avons tout intérêt à utiliser pour notre bien et celui de notre prochain les meilleures connaissances disponibles aujourd’hui en matière d’hygiène. C’est aussi une manière d’honorer le Seigneur et de reconnaître les dons qu’il a faits aux humains pour rendre possible la vie dans un monde marqué par le péché et ses conséquences.

La Bible parle-t-elle d’hygiène ?

L’Ancien Testament comporte un certain nombre de lois sur la pureté et l’impureté qui pourraient évoquer le sujet de l’hygiène pour le lecteur contemporain : les mesures d’isolement pour les malades de la « lèpre » lui rappelleront peut-être les « quarantaines » que nous avons redécouvertes avec l’épidémie de coronavirus et l’ordre de se purifier soi-même ou certains objets en diverses circonstances en se lavant dans l’eau ou en étant aspergé d’eau pourraient lui faire penser à des règles de propreté (cf. Lévitique 13, 15, Nombres 19, etc.).

Le passage le plus frappant est sans doute le suivant :
« Lorsque tu sortiras pour camper contre tes ennemis… Tu auras un endroit à l’écart hors du camp, et c’est là dehors que tu sortiras. Tu auras parmi ton bagage un outil, et quand tu t’accroupiras au dehors, tu feras un creux, puis tu reviendras après avoir couvert tes excréments. » (Deutéronome 23.10, 13-14)

Il est évident que la mise en pratique d’un tel commandement était de nature à contrer des maladies comme le choléra.

Des lois sur la pureté spirituelle
En y regardant de plus près, on se rend compte cependant que le souci de ces textes bibliques a à voir avec la sainteté et ne mentionne pas la question de l’hygiène.

C’est ainsi que le passage du Deutéronome poursuit :

« Car l’Éternel, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te protéger et pour livrer tes ennemis devant toi ; ton camp sera donc saint, afin que l’Éternel ne voie chez toi rien d’inconvenant et qu’il ne se détourne pas de toi. » (Deutéronome 23.15)

Dans le Nouveau Testament, Jésus ira jusqu’à préciser explicitement que manger sans s’être lavé les mains ne rend pas l’homme impur (Matthieu 15.20) – ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que cela ne risque pas de le rendre malade ! Cela montre la distinction entre l’impureté dont parle l’Écriture et l’absence d’hygiène.

Les lois de l’ancienne alliance sur la pureté et l’impureté étaient de nature rituelle et servaient à révéler des réalités spirituelles concernant le péché, ses conséquences, la façon d’en être purifié et l’importance de mener une vie consacrée à Dieu. Pourtant il se trouve qu’elles pouvaient aussi se révéler bénéfiques à observer en termes d’hygiène !

Spirituel, social, physique : pas si dissociés !
Ce fait nous révèle un aspect de la bonté et de la sagesse de Dieu dans la façon dont il a pris soin de son peuple à une époque où les connaissances scientifiques étaient rudimentaires. Mais cela nous dit peut-être aussi quelque chose de l’imbrication des différents domaines de notre vie : le spirituel, le social et le physique sont faits pour fonctionner ensemble – et c’est bien ainsi que les choses se passent dans le monde tel qu’il est.

Les règles dont nous venons de parler rentrent dans la catégorie de ces ordonnances « charnelles » dont parle l’épître aux Hébreux qui étaient « imposées jusqu’à un temps de réforme » (9.10). Elles n’ont plus à être observées littéralement après la venue de Jésus.

Le noyau de la nouvelle alliance réside dans le pardon des péchés et l’inscription de la loi (c’est-à-dire de l’amour pour Dieu et pour le prochain) dans le cœur des membres du peuple de Dieu (cf. Hébreux 10.16-17). La consécration de notre vie tout entière au Seigneur reste donc toujours d’actualité. Elle va avec une manière sobre de vivre dans les réalités corporelles et sociales.
Celui qui veut « marcher humblement avec son Dieu » fera donc bien de pratiquer et d’encourager des principes sensés pour préserver sa santé et celle des autres : c’est aussi une façon de pratiquer la loi de l’amour à la suite du Christ !

Avec SEL

 

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