L’armée et la police sont désormais chargées de la gestion de ces établissements dans le pays, où des émeutes ont récemment fait 22 morts et une soixantaine de blessés.
Après de nouvelles émeutes meurtrières en Equateur, le président, Guillermo Lasso, a décrété jeudi 22 juillet « l’état d’urgence » dans les prisons du pays afin de « rétablir l’ordre ». Le dernier bilan officiel fait état de 22 morts et d’une soixantaine de blessés.
« Nous allons entamer un processus de restructuration total du système carcéral », a affirmé le chef de l’Etat depuis la province de Cotopaxi (centre), où a été enregistrée la majorité des victimes.
Guillermo Lasso a annoncé que l’armée serait dorénavant chargée de contrôler l’accès aux prisons, tandis que la police gardera l’intérieur. Jusqu’à présent, la sécurité des établissements pénitentiaires était assurée par des gardes pénitentiaires civils. Le directeur de l’administration pénitentiaire a été remplacé par un militaire.
En février, 79 morts en une journée
L’administration pénitentiaire avait suspendu, plus tôt dans la journée, certaines activités « pouvant mettre en danger la population carcérale et les fonctionnaires administratifs ». Selon une source auprès de l’administration, les visites ont été suspendues dans certains établissements.
Selon le gouverneur de Cotopaxi, Oswaldo Coronel, mercredi, les émeutiers « ont utilisé des armes à feu de gros calibre ainsi que des explosifs, qui ont causé d’importants dégâts à l’intérieur du centre pénitentiaire ». Des prisonniers sont parvenus à s’enfuir jeudi à l’aube. La police a rattrapé 78 d’entre eux, et on ignore combien de détenus sont toujours en fuite.
En février, des affrontements entre gangs pour le contrôle des principales prisons du pays avaient causé la mort de 79 détenus en une seule journée. Ces violences avaient été marquées par des scènes terribles, avec des cadavres décapités, révélant la puissance des gangs de narcotrafiquants dans ces établissements surpeuplés.
Surpopulation des prisons de 30 %
Pour tenter de contrer les violences en prison, le précédent président, Lenin Moreno, remplacé en mai par Guillermo Lasso, avait décrété plusieurs fois l’état d’exception, notamment en 2020, pour une durée de trois mois. Depuis le début de la pandémie, l’Equateur utilise des peines de substitution pour les délits mineurs afin de réduire sa population carcérale. Le pays a ainsi ramené la surpopulation des prisons de 42 % à 30 %.
Avec le Monde