« Il reste en Irak officiellement un demi-million de chrétiens : 250 000 chaldéens, 150 000 syriaques, et d’autres petites minorités chrétiennes… Mais ce sont là les chiffres officiels, dans la réalité, c’est beaucoup, beaucoup moins ! »
C’est auprès de l’Aide l’eglise en Detresse que le chef de l’Église chaldéenne, Louis Raphaël 1er Sako, expose la situation des chrétiens en Irak. Alors que ceux-ci tentent de retourner sur leurs terres ancestrales, leurs droits sont malheureusement bafoués.
« Les chrétiens sont poussés hors de chez eux. […] L’absence de mesures sérieuses poussera le reste des chrétiens et les minorités à choisir l’émigration. »
Il évoque alors la « fragilité de la situation sécuritaire », la « faiblesse institutionnelle de l’Irak en matière de justice », et dénonce la discrimination en politique mais aussi dans les domaines de « l’éducation, l’emploi et la vie sociale ». Ainsi il explique que les chrétiens se voient refuser des postes, dont ils ont pourtant les compétences, à cause de leur foi. Il tient alors à rappeler qu’en Irak, les chrétiens et les minorités ont toujours « joué un rôle important en enrichissant la diversité culturelle, sociale et économique de l’Irak, en faisant de précieuses contributions à l’éducation, à la santé, à l’administration publique et aux services sociaux ».
Pour le père Ghazwan, recteur de la Faculté de théologie de l’Eglise chaldéenne à Ankawa, au Kurdistan irakien, il reste bien moins de chrétiens en Irak que ce que les chiffres laissent croire.
« Il reste en Irak officiellement un demi-million de chrétiens : 250 000 chaldéens, 150 000 syriaques, et d’autres petites minorités chrétiennes… Mais ce sont là les chiffres officiels, dans la réalité, c’est beaucoup, beaucoup moins ! […] Seule une centaine de familles chrétiennes sont à l’heure actuelle retournées à Mossoul, alors qu’elles étaient plus de 100 000 avant la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Sur les 120 000 personnes qui avaient fui, dans la nuit du 6 au 7 août 2014 l’arrivée de Daech dans les villages chrétiens de la Plaine de Ninive, seules 60 000 sont revenues dans leur foyer. La ville chrétienne de Batnaya, qui comptait environ mille familles, est encore à 80% sous les décombres. »
C’est avec tristesse qu’il affirme que l’idéologie de l’État Islamique est encore influente :
« Nous cherchons à reconstruire les relations, mais si Daech a été défait comme force militaire, son idéologie va rester longtemps dans les mentalités d’un grand nombre de musulmans fanatiques. Il faudra des générations pour l’effacer. Il reste beaucoup de cellules dormantes. Des voitures piégées sont quotidiennement utilisées dans différentes régions du pays. »
Avec Infochretienne.info