« Nous pouvons tout oublier, tout ignorer et tout pardonner, mais impossible d’effacer l’histoire. » C’est en ces mots que le cadre de concertation provincial la société civile du sud-kivu commémore le 23eme anniversaire du massacre de Kasika, après une journée froide, 24 août 2021, passée aux côtés du Mwami. Ce cadre engagé dans la lutte citoyenne exige cependant, la mise sur pied d’un Tribunal spécial pour le Congo et la réparation aux filles et ses fils de Kasika. Ceci en marge
Selon zozo Sakali, Coordinateur CCPSC S-K, il est incosevable que les victimes des attrocités et tueries perpétrées à Kasika vivent, pendant 23 ans, sans que justice ne soit faite. Au vu des actes inhumains vécus par la population de Kasika, les filles et fils de cette entité mérite une répartition.
« Vous n’avez peut-être pas vécu ce moment, mais le chagrin, la douleur, la pitié,.. se font encore sentir dans les propos de ceux qui ont vécu cet moment désastreux. Leurs cris, leurs pleures, leurs propos pitoyables », ci-dessous repris, nous donnent l’idée de la souffrance qu’avait vécu la population de Kasika.
Nous pouvons tout oublier, tout ignorer et tout pardonner, mais impossible d’effacer l’histoire. Ce fut une matinée du lundi 24/08/1998, plus de 856 personnes ont été massacrés à kasika par les rebelles du RCD, dans la chefferie de lwindi en territoire de Mwenga . La majorité des cadavres découverts sur un trajet de 60 km dépuis Kilingutwe jusqu’à kasika, était essentiellement des femmes et des enfants. Les femmes étaient violées avant d’être éventrées à l’aide des poignards à partir du vagin. Plus de 833 personnes ont été massacrés notamment la famille du mwami (roi) de lwindi François MUBEZA, y compris lui-même et sa femme Yvette Nyanghe enceinte de jumeaux , éventrée. Dans la seule parcelle royale , 37 cadavres ont été découverts . A la paroisse catholique de kasika ont été victimes : un abbé, quatre religieuses et plusieurs fidèles. Au total plus de 116 personnes massacrées ( Abbé STANISLAS WABULAKOMBE ). A la maison du feu monsieur MUPALI ZOTOS (alias Mbilizi ), un grec qui s’était installé depuis des années à kasika , 6 vieilles femmes ainsi que 4 travailleurs dont une femme et 3 hommes ont été massacrés à coup de fusil . Dans la forêt avoisinant les villages de kasika où les habitants dudit milieu avaient pris refuge, ce que l’on appelle chez les Warega les << Mangele >> ou encore <<Tupiengenge>>, plus de 400 personnes ont été massacrés : hommes, vieillards, enfants et jeunes. Parmi ces victimes nous pouvons citer 27 membres de la famille du Doyen et Maître kyalangaliwa ( avocat de profession), qui fait office à Bukavu . A kilingutwe , plus de 127 personnes massacrées , sans compter de nombreux cadavres d’enfants jetés dans les fosses des toilettes indigènes . Parmi ces 127 victimes de l’intolérance, nous retiendrons : madame NABONGA (veuve de 65 ans) avec toute sa famille de 8 personnes dont M. Kibaza 35 ans, Mme kamalebo wa mukoke 40 ans, Mr Mwangilwa 28 ans, M. Sandala 25 ans, Mme Lukenge 20 ans, Mlle Mabongele 17 ans, Monsieur Lutumba 38 ans et Monsieur Mulingano 37 ans. Parmi les commerçants ambulants nous citerons : Nabe Balagizi, Mufungizi ( non identifiés autrement ). A kalama , 16 personnes massacrées, de la famille de Monsieur MUTEWA résident à Bukavu . Il en est de même de 31 personnes assassinés toujours à Kalama »
Par Tecla Kahirho