Dans une société hypersexualisée, paradoxalement, la sexualité de la femme célibataire ou mariée reste un sujet tabou dans les Eglises. Le magazine SpirituElles lève le voile sur plusieurs questions et aspirations légitimes. Cette semaine, nous vous proposons un dossier sur la sexualité et plus particulièrement, le désir féminin. Il est temps, pour chacune d’entre nous, de récupérer ce territoire dont Dieu est le créateur. Le printemps est là, le soleil répond présent. À travers ce dossier, nous vous invitons à une réflexion pleine de plaisir, pleine d’authenticité, de vérités et surtout pleine d’équilibre.
Contrairement aux idées reçues, Dieu n’est pas le grand rabat-joie en matière de sexualité, mais bien son inventeur. Une mise au point nécessaire pour pouvoir s’épanouir pleinement selon le plan parfait de Dieu.
Comme une ritournelle, une parole définitive que l’on ne prend même plus la peine de vérifier : la foi chrétienne serait incompatible avec l’idée d’une sexualité épanouie. C’est oublier pourtant un point essentiel : « La sexualité fait partie de la création bien avant l’arrivée du péché », pose le sexologue chrétien Roger Eykerman. » Il est donc faux d’associer la sexualité au péché. »
Au contraire, la sexualité fait pleinement partie de la Création telle qu’elle a été voulue par Dieu. Elle n’a donc rien à voir avec le péché originel, comme on le prétend parfois.
Le spécialiste tient également à corriger une autre assertion erronée : « La sexualité n’a pas pour seul objectif la reproduction »: « Ce serait nier le fait que le plaisir des sens est présenté dans la Bible comme un don que Dieu a fait à ses créatures », assure-t-il. Dans son livre Tabou (éd. Farel), il rappelle d’ailleurs comment « le Cantique des cantiques dépeint une véritable relation amoureuse, y compris sur le plan physique. Il illustre sans équivoque le plaisir des caresses (ch. 4) et même de l’orgasme (ch. 5) ».
Un cadeau à explorer
Dans Sexe et désir – Fruits défendus ou cadeaux de Dieu ? (éd. Farel), le pasteur Jonathan Hanley insiste également sur cette notion de grâce divine :
« Lorsque la Bible nous parle de la sexualité, ce n’est ni comme un manuel ni comme un recueil de règles et de contraintes, mais comme le moyen d’entendre la voix de celui qui nous donne la sexualité en cadeau, avec tout ce qu’il comporte d’enthousiasme, de motivation et de plaisir. »
Pour le pasteur, en effet, « rien dans la Bible ne porte à croire que les qualités humaines comme la créativité et l’esprit d’aventure devraient être exclues du domaine sexuel. Une certaine variété dans les comportements de séduction et dans les rapports sexuels eux-mêmes n’est en rien incompatible avec les principes bibliques d’amour et de fidélité dans le mariage ».
Un cadre nécessaire
Le mariage, oui. Car si Dieu a conçu la sexualité, il l’a aussi délimité dans un cadre précis, comme le rappelle Jonathan Hanley :
« Selon la Bible, les relations sexuelles constituent un péché lorsque les conditions relationnelles instituées par Dieu pour notre bien ne sont pas en place : c’est-à-dire lorsque l’homme et la femme ne sont pas liés l’un à l’autre par cet engagement exclusif et à vie. »
Le pasteur insiste encore sur le fait que ce ne sont en aucun cas les rapports sexuels qui sont en soi considérés comme impurs.
« Le péché consiste à dire, explicitement ou implicitement, que nous savons mieux que notre Créateur ce qui est bon pour nous. Eve et Adam jugèrent que leur opinion (informée par le serpent) était plus avisée et plus raisonnable que celle de Dieu. Ainsi, le péché comporte toujours une dimension de rébellion contre Dieu (« De quel droit m’imposerait-il sa définition du mal ? ») et d’orgueil (« Mon avis est plus important que le sien. »). »
Or, depuis que le péché a corrompu notre humanité, rien ne fonctionne plus comme il devrait. « Nous avons tendance à prendre même les belles choses et à les détourner de leur usage voulu par Dieu », explique Jonathan Hanley. Ainsi de la sexualité.
« Maintenant que le plaisir personnel a été érigé en Dieu, elle a souvent pour finalité le plaisir du moment, l’assouvissement des désirs personnels, quitte à exploiter les autres pour l’atteindre. Ainsi est-elle devenue, pour certains, une dépendance qui brise les relations au lieu de les construire, un vecteur de malheurs et de maladies, un outil d’asservissement et d’exploitation par la prostitution et la pornographie. »
Une alliance pour protection
Or, c’est de ces désespoirs que Dieu entend protéger le mariage, conçu comme une alliance. « Sa finalité première n’est pas de contraindre l’homme et la femme à vivre dans un cadre qui légitime les rapports sexuels, mais de leur donner un contexte qui les protège tous les deux et contribue à leur épanouissement à long terme », expose encore le pasteur.
Et d’ajouter : « C’est pourquoi les « fidélités successives » ne suffisent pas comme cadre d’alliance. En effet, de telles relations ne tiennent pas compte du besoin humain de sécurité face aux adversités inévitables que sont le temps et l’ennui…
Est ce que le désir sexuel c’est qui créa ça ?