Washington (AFP) – Le président américain Donald Trump, qui a refusé pendant des jours de se faire tester au coronavirus avant de finalement s’y plier, n’est pas porteur du virus dont la pandémie paralyse la planète et pourrait toucher des millions d’Américains.
« J’ai reçu ce soir la confirmation que le test est négatif », a indiqué samedi Sean Conley, médecin de la Maison Blanche. « Une semaine après avoir dîné à Mar-a-Lago (en Floride, NDLR) avec la délégation brésilienne, le président ne présente aucun symptôme », a-t-il ajouté.
M. Trump, 73 ans, avait annoncé quelques heures plus tôt s’être finalement soumis au test et attendre les résultats.
« J’ai fait le test hier soir », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, après avoir expliqué vendredi encore ne pas en avoir besoin puisqu’il ne présentait aucun symptôme — même si l’on peut être porteur du virus sans en présenter les symptômes.
Celui qui a longtemps minimisé la gravité de l’épidémie avait fait une intervention surprise en milieu de journée dans la salle de presse de la Maison Blanche, casquette « USA » sur la tête, alors que son équipe chargée de mener la lutte contre la propagation du virus devait faire un point sur la situation avec les journalistes.
Avant de quitter la salle, le président républicain avait précisé que sa température –vérifiée comme celle de toutes les personnes présentes dans cette enceinte– était « totalement normale ».
Un des journalistes accrédités n’avait pas pu entrer, sa température étant jugée trop élevée.
L’inquiétude grandissait devant le refus du président de la première puissance mondiale de se faire tester, alors qu’il a été en contact le week-end dernier dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, avec deux personnes testées positives au coronavirus.
Vendredi soir, alors même que le président faisait ou allait faire son test, Sean Conley annonçait dans un « mémorandum » officiel que les risques de contagion étaient « bas » pour M. Trump, étant donné la brièveté de ses rencontres avec les personnes atteintes de la maladie, et qu’un test n’était donc pas indiqué.
– « Contact étroit » –
Semblant désormais prendre le danger plus au sérieux, la Maison Blanche a annoncé samedi qu’elle prendrait dorénavant la température de « toutes les personnes en contact étroit » avec Donald Trump et avec le vice-président Mike Pence, « par précaution » face à la propagation du Covid-19.
Mike Pence, chargé de coordonner la lutte contre la pandémie aux Etats-Unis, qui ont décompté au moins 51 morts, a expliqué qu’il n’avait pas encore été testé mais qu’il serait « heureux » de le faire si nécessaire.
Dans le monde entier, des responsables politiques ou leurs conjoints ont été testés positifs au virus.
Lors d’une précédente conférence de presse vendredi, le président avait serré des mains à plusieurs reprises, en allant à l’encontre des recommandations sanitaires.
« Détendez-vous. Les gens viennent vers moi. Ils serrent la main. Ils tendent leur main. C’est comme un réflexe naturel. Et nous sommes tous en train de nous en débarrasser », s’est-il justifié samedi.
« Peut-être que les gens ne devraient plus se serrer la main pendant longtemps parce que cela transmet la grippe et d’autres choses », a-t-il ajouté.
Son gouvernement a été critiqué pour la lenteur avec laquelle les tests de dépistage ont été mis à disposition du public dans le pays et pour le petit nombre de stocks disponibles.
Mike Pence, qui a également annoncé l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis pour les voyageurs étrangers en provenance du Royaume-Uni et d’Irlande, une mesure déjà en vigueur pour la majorité des autres pays européens, a assuré samedi que les tests seraient « gratuits pour tous les Américains ».